32 tonnes seulement, sur une production annuelle de 228 tonnes environ, rentrent dans la transformation effectuée par quelques unités locales. C'est l'état de balbutiement de la transformation de la culture de rente relevé par Michael Ndoping, le directeur général de l'Office National du Cacao et du Café (ONCC). A l'occasion du lancement officiel de la campagne cacaoyère 2012-2013 à Ambam (au sud du pays) par le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, ce 09 août. Et du propos du DG de l'ONCC, "31 tonnes sont transformées par la Société Industrielle Camerounaise de cacao (SIC CACAO) et la Chocolaterie Confiserie du Cameroun (CHOCOCAM). C'est une preuve suffisante que le plaidoyer du président Paul Biya dans un de ses traditionnels discours à la nation, selon lequel les Camerounais doivent " s'accoutumer à consommer ce qu'ils produisent et à produire ce qu'ils consomment ", n'a pas eu d'effet escompté sur les politiques nationales en la matière. Pourtant, au-delà du gain financier, le cacao concentre des vertus notoires pour la santé. "Cela fait plusieurs années que nous transformons de manière artisanale et péniblement la fève de cacao dans le Sud. C'est une bonne chose si les pouvoirs publics promettent aujourd'hui de prendre à bras-le-corps le volet transformation. Vivement que le gouvernement nous apporte des appuis nécessaires (subventions et machines) capables de nous permettre de développer cette activité en friche, et pourtant prometteuse", a laissé entendre Ndongo Robert II, le délégué du GIC TRACOCAS "La Yemovoise", basée à Ambam.
A cette transformation balbutiante se greffe la faible consommation nationale des produits dérivés (chocolat, beurre, whisky, huile, caramel, produits de beauté...) de la fève. D'où la nécessité de sensibiliser les populations à la consommation du cacao. Et le Mincommerce d'annoncer que la 2e édition du Festival International du Cacao (Festicacao) se tiendra du 28 au 30 novembre 2013 à travers plusieurs localités du pays, sous le thème : "De la relève par la jeunesse !".
Peut-être que la récente ouverture d'une Académie nationale de cacao à Nkoemvone (Ebolowa dans la Région du Sud) viendra booster la transformation et la consommation locales de la fève. Toutes choses qui participeront du relèvement du label Cameroun et surtout de l'amélioration des conditions de vie des acteurs de la filière, notamment les cacaoculteurs. Et pour améliorer son rang au plan international, le Cameroun (4ème) compte porter sa production nationale de 228 000 tonnes à ce jour à 600 000 t, à l'horizon 2020.
17/10/24 à 09h35 GMT