''Presque tout le cacao de la campagne 2012-2013 a été exporté en grade II'', au détriment du grade I profitable aux producteurs qui libèrent plus de sacrifices. Cette révélation du Directeur général de l'Office National du Cacao et du Café (ONCC), à l'occasion du lancement officiel de la campagne cacaoyère 2013-2014 à Ambam (au sud du pays) le 09 août, met à découvert le marché de dupes entre les exportateurs camerounais et les importateurs (en majorité) européens. Ce d'autant plus que les prix sont fixés de manière unilatérale par l'importateur de la fève. Pourtant, le commerce équitable voudrait plus d'équité dans les échanges commerciaux. En d'autres termes, ce commerce davantage prôné dans l'échiquier international doit contribuer au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, particulièrement au Sud de la planète.

Pour mémoire, la production camerounaise commercialisée est aujourd'hui évaluée à "228 940 628 kg contre 207 677 082 kg la campagne précédente". Et selon le DG de l'ONCC, au cours de la campagne qui vient de s'achever, les prix moyens ont oscillés entre 208 euros/Q (1364 FCFA/kg) et 171 euros/Q (1121 FCFA/kg). Et s'agissant des 92,99% produits exportés, la Hollande (74,24%), la Malaisie, la Belgique et l'Espagne constituent les principales destinations. Ainsi, la majorité des producteurs approchés à Ambam dénoncent : "le prix de la fève sur le marché international ne compense pas suffisamment nos efforts fournis à longueur d'année pour produire un kilogramme de cacao, et surtout dans les conditionnalités exigées par les consommateurs européens. Pour améliorer nos conditions de vie, les cours du cacao sur le marché international devraient être revus, et de manière concertée. D'autant plus que cette culture de rente reste la principale source de revenus de bon nombre de Camerounais".