En présence de tous les acteurs de la filière, le projet pilote de rationalisation de la commercialisation du cacao a été solennellement lancé par le Ministre du Commerce (Mincommerce) Luc Magloire Mbarga Atanganace ce 30 août, dans la ville de Monatélé (Région du Centre). Initié et entièrement financé à hauteur de 75 millions de francs Cfa par le Conseil interprofessionel du cacao et du café (CICC) présidé par M. Appolinaire Ngwé, ce programme participe de la volonté du gouvernement et des acteurs de la filière d'organiser la commercialisation de cacao pour redorer le label Cameroun sur le marché international et obtenir à terme "une profitabilité partagée". Il va ainsi durer trois ans (septembre 2013-janvier 2016) avant de l'étendre, et de manière progressive, aux autres bassins de production nationaux.  

En effet, le projet en cours d'expérimentation dans le département de la Lékié a pour principaux objectifs : l'assainissement des circuits de mise en marché du cacao, la professionnalisation des Organisations de Producteurs (OP), la mise en place d'un système fiable de collecte et de transmission des informations pour une traçabilité de la production, l'instauration de bonnes pratiques dans la commercialisation, la promotion de la qualité du cacao bord champ et le relèvement substantiel du revenu du producteur à la base. Et le Mincommerce de relever, "il s'agit d'un juste retour aux fondamentaux qui ont été oubliés par les acteurs de la filière".

Présentant le contenu même du projet à l'honneur, le secrétaire exécutif de CICC M. Omer Maledy va préciser : "dans sa démarche, ce projet a de particulier qu'il est participatif. C'est-à-dire qu'il implique directement les producteurs. Pour ce faire, nous nous sommes ainsi rapprochés d'eux et nous avons tenu 27 réunions de proximité. Ensemble, nous avons décidé de mettre sur pied le processus de regroupements par rapprochement géographique ou par affinité. En leur laissant l'initiative, nous sommes passés de 89 regroupements à 39 marchés sur un total de 472 villages. Et ce sont les producteurs qui vont eux-mêmes gérer ce projet" qui vise à éradiquer le phénomène de coxage défavorable aux paysans.