D’entrée de jeu, le maire Guy Charbonneau a précisé que les Anneplainois sont extrêmement préoccupés par le tracé préconisé par la compagnie, car l’installation de l’oléoduc hypothèquera leur territoire de façon permanente et irréversible. Le maire a tenu à préciser que puisque le risque zéro n’existe pas, il est de la responsabilité des élus de tout faire pour diminuer les risques associés à un tel projet. « Nous avons appris de la première expérience. L’amélioration de nos connaissances tant des particularités de notre territoire que de la protection de notre environnement nous amène à déterminer certaines conditions de passage », de dire le maire.
Trans-Canada Pipelines avait d’abord déposé un projet qui traversait les terres. Installé dans le pied du coteau du Trait-Carré cela coupait l’approvisionnement en eau des maisons et des cultures qu’on pratique plus bas, sans compter la perturbation et la compaction du sol cultivable pendant la construction ou lors des réparations futures. La proposition d’un deuxième tracé amendé traversait tout le boisé de la forêt du Trait-Carré sur plus de 10 kilomètres, laissant une cicatrice béante et permanente de plus de 20 mètres de large sur toute la longueur. « Ce tracé traverserait en outre de nombreux milieux humides et surtout le territoire de recharge de notre aquifère. Or, nous savons que toute la population de SADP, urbains comme ruraux, y compris la population carcérale ainsi que le bétail ou l’irrigation des cultures, dépendent de l’aquifère que nous avons sous nos pieds », a déclaré avec insistance, le maire Charbonneau.
Il a ensuite rappelé que c’est la raison pour laquelle le Conseil avait voté, dès son premier mandat, une règlementation pour protéger la forêt du Trait-Carré où on ne peut qu’y pratiquer des activités compatibles avec le maintien du couvert forestier. « Ce sont environ 16 kilomètres carrés qui sont ainsi protégés pour assurer la pérennité de la ressource EAU dont nous dépendons tous. Nous avons posé ce geste par principe de précaution »,a ajouté le premier magistrat.
C’est pourquoi le Conseil de ville rejette toutes les options de tracés dans les terres du Trait-Carré de SADP et propose plutôt un tracé de moindre impact sur l’environnement en concordance avec les balises du comité technique d’aménagement de la CMM qui a planché sur le projet Énergie-EST. Ce comité précise que le tracé doit tenir compte de la sécurité de la population, des enjeux environnementaux (boisés, milieux humides, cours d’eau), des impacts sur le développement des activités agricoles, qu’il faut utiliser les corridors existants pour concentrer ces infrastructures, prendre en considération les aires de vulnérabilité aquifères, la protection des secteurs patrimoniaux et des sites historiques.
Comme l’oléoduc d’Enbridge traverse déjà tout le territoire de SADP sur environ 10 km et qu’une bonne partie de cette conduite se retrouve sur les terrains occupés par le centre carcéral, propriété du Gouvernement du Canada (plus de 3 km), la position du Conseil est donc de suivre ce corridor existant qui ne perturbe pas la recharge de l’aquifère, ni ne touche à aucun milieu humide et évite complètement les forêts. « Nous avons consulté nos citoyens (agriculteurs surtout) ainsi que notre CCE sur notre tracé et nous avons convenu que c’était la solution de moindre impact. Cela touche moins d’agriculteurs qui sont par ailleurs déjà hypothéqués par l’oléoduc d’Enbridge. Aussi bien concentrer les inconvénients sur les mêmes sites », de dire le maire.
La Ville de SADP demande donc à Trans-Canada Pipelines de modifier son tracé pour le projet Énergie-Est en intégrant le corridor existant d’Enbridge qui permettrait d’épargner la zone de recharge de l’aquifère, d’éviter nos milieux humides tout en maintenant notre couvert forestier conformément aux orientations du Comité technique de la CMM. « Quand la CPTAQ nous demandera si le tracé actuellement proposé par Trans-Canada respecte notre règlement municipal qui interdit la coupe à blanc dans la forêt du Trait-Carré, nous serons dans l’obligation de répondre NON. Quand le BAPE examinera notre solution de moindre impact sur l’environnement, nous sommes convaincus que notre proposition sera la meilleure. Nous demandons à Trans-Canada de se comporter en bon citoyen corporatif et de respecter les règlements de la communauté dans laquelle ils veulent s’installer », de conclure Guy Charbonneau.
Source: UMQ
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17/10/24 à 09h35 GMT