Le numéro 86 de la lettre NAPA poursuit notre série sur la gouvernance des aires protégées en Afrique : cette fois-ci, ce sont des exemples illustrant la gouvernance privée des aires protégées et les conclusions principales de cette étude qui sont résumés. La lettre propose aussi diverses lectures recommandées et plusieurs offres d’emploi…Et si vous avez du matériel photo ou vidéo pour illustrer notre MOOC en préparation, n’oubliez pas de partager !
Le numéro 86 de la lettre NAPA
Edito :
Geoffroy MAUVAIS Coordinateur du Papaco
Ebola et conservation
J’étais, il y a quelques mois, au Kenya, dans une réserve (Samburu) qui est parmi les plus célèbres (et donc les plus visitées) du pays. Le souvenir que j’ai de chacun de mes séjours dans cette aire protégée était jusqu’alors un mélange d’émerveil- lement devant une densité de faune hors norme, et de désenchantement devant l’abondance des touristes à chaque apparition d’un chat (voir la photo ci-après) ou de toute autre espèce un peu rare. Quelle ne fut donc pas ma surprise de ne trouver presque personne sur place. Dans l’hôtel où nous séjournions, d’une capacité de plus de 120 lits, nous n’étions que quatre. Et lorsqu’en plein après-midi, nous avons croisé les pas d’une jeune femelle léopard en pleine action de chasse, et bien aucun autre véhicule n’est venu troubler notre quiétude pendant près d’une heure. En un tel lieu et devant un tel spectacle, cela relève du miracle !
Instinctivement, je me suis dit que l’insécurité, réelle ou supposée, qui règne au Kenya, était à l’origine de cette désertion des touristes. Et elle
l’est certainement en partie. Mais les guides, les rangers, les hôteliers avec lesquels nous avons discuté ont pointé du doigt une autre raison, autrement plus surprenante : le virus Ebola.
Surprenante car le Kenya n’est en aucune façon touché par l’épidémie. On peut même dire que son foyer actuel (en Afrique de l’Ouest) est bien plus proche de l’Europe qu’il ne l’est de cette partie du continent africain.
Le virus Ebola s’est fait connaître en 1976 quand deux épidémies se sont développées simultanément, au Soudan et en RDC (d’où il tire son nom). Depuis, il y a eu plusieurs épisodes qui se sont éteints en général rapidement. Celui qui a démarré en mars 2014 en Guinée et s’est rapidement propagé à la Sierra Leone et au Libéria est de loin le plus meurtrier d’entre eux, avec une mortalité qui avoisine les 50% des contaminés. Ebola est une zoonose, ce qui veut dire qu’elle se transmet de l’animal à l’homme. La transmission intervient par contact étroit (en général consommation d’un animal trouvé mort ou malade) de différentes espèces de chauves-souris, singes, antilopes… en forêt. Passée à l’homme, elle se propage également par contact étroit avec une personne malade ou décédée de la maladie. Des traitements symptomatiques aident à la guérison et des vaccins sont en cours de test sur le terrain...
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17/10/24 à 09h35 GMT