Le groupe des négociateurs africains considère que la solution au changement climatique ne doit pas freiner le développement en cours sur le continent. Dr Najlaa 'Mahjoub, un négociateur soudanais du Mécanisme de développement propre, déclare: "Les pays en développement veulent avoir un accord à Paris, dans un temps que les pays développés veulent juste de négocier, ce qui est plus que suffisant pour ruiner les négociations et retarder la lutte contre le changement climatique ". Et d’ajouter que les pays développés doivent tout d'abord avoir plus d'ambitions afin de disposer d’une solution qui satisfasse toutes les parties.
Selon le négociateur, ce qui suit représente les questions qui préoccupent particulièrement le groupe africain: le financement de l'adaptation, les pertes et dommages, le renforcement des capacités par la sensibilisation, le transfert de technologie et le rapport d'examen annuel pour suivre le progrès dans les pays en développement. Ce qui vient d’être cité doit être mis en œuvre par les pays développé ; ainsi, le rapport de développement en Afrique ne sera pas affecté. En retour, les pays en développement doivent contribuer par la réduction des émissions.
L'application du mécanisme international de Varsovie sur les pertes et dommages est un autre point sensible important pour les pays africains, qui sont les premières et les plus vulnérables victimes du changement climatique. "« Tant que les Parties responsables des effets irréversibles du changement climatique actuels n’assumeront pas leurs rôles et ne démontreront pas plus d’ambition sur ce point, le texte ne nous conviendra pas, étant donné que notre pays fait partie des premiers victimes des effets néfastes des changements climatiques. Nous espérons une impulsion politique du segment de haut niveau avec les différents groupes de d’appartenance », explique le Dr Hery Rakotondravony, négociateur en chef de Madagascar. Selon un rapport publié par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et le Centre africain des politiques climatiques (CCAM) en 2014, les dommages résiduels du changement climatique coûteront trois à six pour cent du produit intérieur brut de l'Afrique (PIB) par an d'ici 2080, en fonction du niveau des mesures d'adaptation prises.
Les préoccupations et les visions de l'Afrique sur le changement de l'environnement en général et sur le réchauffement global en particulier sont totalement ignorés par les pays développés, qui sont pourtant la principale source des préjudices environnementaux à l’échelle mondiale. En effet, l'Afrique continue de présenter et de plaider son cas auprès de la communauté internationale, ainsi que des institutions non gouvernementale, sur les conséquences désastreuses actuelles et futures du changement climatique en Afrique.
« Les cris des populations de l’Afrique affectées par le changement climatique, en particulier les femmes, les enfants et les petits agriculteurs s’élèvent en permanence. Ces cris signifient qu'ils sont en train de perdre leurs terres agricoles et leurs animaux à cause des inondations et de la sécheresse, qui, dans la plupart des cas représentent toutes les économies d'une vie. Par conséquent, la question des pertes et dommages doit être bien traitée dans l'accord en tenant compte de la considération qu'elle mérite », souligne Mithika Mwenda, Secrétaire général de l’Alliance panafricaine pour le changement climatique (PACJA).
Ali Mohamed Ahmed, Fariya Abubakari et Domoina Ratovozanany
Climate Trackers COP 21 Fellows du projet Adopt A Negotiator
17/10/24 à 09h35 GMT