Comme beaucoup l’ont prédit et espéré, la COP 21, 21ème Conférence des parties de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique, s’est conclue par l’adoption de l’accord de Paris par 195 parties membres de la Convention. Prévue durer du 30 novembre au 11 décembre, le sommet climatique s’est terminé avec un jour de retard, dans une ambiance de frénésie et une série de discours et de commentaires mettant en avant deux messages clés : l’accord n’est pas parfait mais c’est le plus favorable et le plus réaliste possible et que l’accord est le début d’un long voyage challengeant pour toute l’humanité.
Pour Madagascar, en tant que pays parmi les plus vulnérables aux effets extrêmes du changement climatique, le principal point problématique qui n’a pas été entièrement réglé est la demande de compensation de la part des pays historiquement polluants pour les pertes et préjudices causés par les effets irréversibles du changement climatique. Les détails de la mise en application du mécanisme international de Varsovie sur les pertes et préjudices restent à être développés.
En revanche, les pays les moins avancés sont considérés comme des pays vulnérables dans l’accord de Paris, donc ils doivent bénéficier prioritairement des supports (financements, transfert de technologies, renforcement de capacité). En outre, la nécessité de soutenir les pays africains dans la transition vers les énergies renouvelables est mise en avant dans le texte de l’accord. La Grande île sera donc favorisée dans l’accès aux supports et dispositifs requis pour la mise en œuvre de son plan d’action national sur le changement climatique.
Enfin, le traitement équilibré de la mitigation et de l’adaptation, la reconnaissance de l’importance de la lutte contre la déforestation et de la protection des écosystèmes, dont les océans, la prise en compte du besoin de maximiser les efforts pour revenir à une température mondiale en-dessous de 1,5°C sont autant de décisions et de mesures qui conviennent à Madagascar, en tant que hotspot de la biodiversité mondiale.
« Pour Madagascar, l’Accord de Paris est acceptable puisqu’il tient compte des principales préoccupations de notre nation, mais des considérations importantes sont à insérer dans les décisions futures de la COP pour bien cadrer sa mise en œuvre », conclut le négociateur malgache, Dr Hery A. Rakotondravony, dans un ton de soulagement.
La prochaine étape après l’adoption du texte le 12 décembre sera la signature de l’accord de Paris le 22 avril 2016 au cours d’une cérémonie de haut niveau qui sera organisée par le Secrétariat général de l’Organisation des Nations Unies.
Domoina R.
Climate Tracker COP 21 Fellow du projet Adopt A Negotiator
Télécharger l'accord de Paris (fr)
17/10/24 à 09h35 GMT