Pour de nombreux Ivoiriens, accomplir des gestes quotidiens tels que se laver ou faire la cuisine était devenu un calvaire. Si des efforts restent encore à accomplir, leur situation s’améliore depuis quelques années.
La Côte d’Ivoire est confrontée depuis plusieurs années à une situation de pénurie d’eau potable. A Abidjan, ville qui représente plus de 70 % de la consommation, les perturbations sont régulières et les habitants doivent parfois parcourir de longues distances afin de remplir leurs barriques et bidons d’eau. « Le déficit d’eau dans tout le district d’Abidjan est estimé à environ 200 000 m3/jour », reconnaissait le président Alassane Ouattara lors de l’inauguration du château d’eau de Bonoua (sud-est du pays) en 2015.
Près de deux millions de personnes soulagées à Abidjan
Produisant 80 000 m3/jour dans sa première phase, le château d’eau de Bonoua devra atteindre les 740 000 m3/jour à la fin de l’année en cours. Près de deux millions personnes seront soulagées à Abidjan mais également à Marcory, Koumassi, Treichville et Port-Bouët. M. Ouattara entend ainsi pallier l’absence d’investissements en eau potable dont ont souffert ces populations, un objectif qu’il s’est fixé dès son arrivée au pouvoir.
« L’absence d’entretien et d’investissements pendant de nombreuses années a entraîné un déficit important d’approvisionnement en eau potable aussi bien en milieu urbain que rural. Ce déficit était de 30 % à Abidjan et d’environ 50 % à l’intérieur de pays », avait constaté le président ivoirien dès 2012.
12 projets en cours pour régler la question
La station de Bonoua fait partie de la liste de 12 projets que le gouvernement a lancés afin de régler la question de pénurie d’eau à Abidjan et dans les zones rurales. En mars 2014, c’est le château d’eau de Cocody-Angré qui était inauguré à proximité de la commune d’Abobo (au nord d’Abidjan). D’une capacité de production de 20 000 m3/jour, le projet était attendu avec impatience par une population qui est allée jusqu’à assiéger les locaux de la Société de distribution d’eau (Sodeci) pour réclamer le rétablissement de la fourniture d’eau.
75 % de la commune d’Abobo approvisionnée en eau courante
L’intervention des pouvoirs publics était d’autant plus urgente que Serges Akia, le président de l’Union Fédérale des Consommateurs de Côte d’Ivoire (UFC-CI), avait constaté que la ville d’Abobo ne souffrait pas d’un manque d’eau mais d’une mauvaise répartition de celle-ci. Or, si les pénuries n’ont pas complètement disparu à ce jour, 75 % de la commune d’Abobo est aujourd’hui correctement approvisionnée en eau courante. Un résultat particulièrement remarquable au vu de la situation de la commune il y a à peine quelques années.
Les infrastructures permettant la desserte en eau d’Abobo ont en effet été particulièrement dégradées, voire détruites, à la suite de la crise postélectorale de 2010. Le gouvernement a ainsi dû faire face à une urgence sans précédents alors même que la pression exercée sur les finances publiques avait considérablement fragilisé l’équilibre du secteur de l’eau et la trésorerie de l’opérateur gestionnaire.
L’Etat a depuis investi 250 milliards de F CFA pour tout le district d’Abidjan, incluant la commune d’Abobo, afin de remplacer les tuyaux et réhabiliter les canalisations. Des bornes fontaines ont dû être installées en raison de l’établissement de quartiers spontanés n’ayant pas encore été viabilisés par l’Etat. Par ailleurs, des travaux supplémentaires de réhabilitation sont actuellement en cours et devraient être complétés d’ici le 29 septembre prochain, le but étant de résoudre le plus rapidement possible, et de manière définitive, les problèmes d’alimentation en eau potable sur la commune d’Abobo.
« Notre mission ne s’arrêtera pas à l’absorption des déficits actuels, mais elle sera surtout d’anticiper et de planifier la demande future », a assuré le chef de l’Etat, qui s’est par ailleurs engagé à mettre gracieusement de l’eau potable à la disposition des populations des zones rurales.
17/10/24 à 09h35 GMT