Le Ministère du développement de l’économie numérique et des postes a organisé le mercredi du 21 décembre 2016 la « Journée sans papiers ». Placée sous le thème : « La presse à l’ère du numérique », la manifestation s’est déroulée dans les locaux de l’Université Aube Nouvelle.
C’est maintenant une tradition. Le Ministère du développement de l’économie numérique et des postes célèbre chaque année la « Journée sans papiers ». Sacrifiant à cette tradition, l’évènement a eu lieu dans les locaux de l’Université Aube Nouvelle à Ouagadougou.
« La presse à l’ère du numérique ». C’est sous ce thème que s’est déroulée la manifestation. Pour l’occasion, enseignants, représentants de structures gouvernementales, personnes ressources et étudiants ont, pendant deux jours, passé en revue les modifications engendrées par les technologies de l’information et de la communication dans les pratiques des professionnels des médias. Formation en conception et création de site web, des conférences ont marqué la journée.
Les TIC, un avantage pour la presse…
Les conférenciers ont constitué le gros de la célébration. Etienne Bougma des Editions Sidwaya, Dr Cyriaque Paré, chercheur à l’Institut national des sciences sociales et promoteur du site d’informations lefaso.net ont animé des communications sur le thème. « La presse écrite à l’heure du numérique », tel a été le thème développé par Etienne Bougma des Editions Sidwaya. Selon ce dernier, la presse écrite, fortement influencée par l’avènement des TIC, a été obligée d’opérer des changements pour s’adapter. D’où la mise sur le marché de certains produits comme le site web et Sidwaya mobile, un canal par lequel les abonnés à ce service reçoivent sur leurs téléphones portables des informations.
Dr Cyriaque Paré s’est, quant à lui, intéressé au thème central. De l’avis du chercheur, l’avènement des TIC a eu des conséquences positives mais aussi négatives pour la presse. En ce sens qu’elles ont facilité le travail des professionnels des médias. Le travail sur toute la chaine a été allégé par les TIC. Mieux, l’internet a engendré un nouveau type de journal : la presse en ligne. Celle-ci dépasse les limites spatiales des journaux papiers et offre plus de possibilités de réactivité. C’est le cas du site d’informations lefaso.net et d’autres journaux en ligne qui ont vu le jour.
Seulement, ces facilités ont aussi induit des pratiques néfastes au métier. Partant de l’exemple des réseaux sociaux sur lesquels tout le monde peut diffuser de l’information, la fiabilité de celle-ci est très souvent remise en cause. « Tout le monde peut diffuser maintenant de l’information. Mais quelle est la véracité de ces informations ? », s’est interrogé le conférencier.
La portée de l’information est souvent mal maitrisée. « On se rappelle que sous la transition, le cyber activiste Souleymane Ouédraogo dit Basic Soul avait publié une information selon laquelle Natama allait être nommé premier ministre du CND. Cela avait amené des gens à aller incendier le domicile de Natama. Ce sont des risques auxquels on est exposé avec les réseaux sociaux », a ajouté Dr Cyriaque Paré.
Des chiffres hallucinants
Les chiffres en matière d’utilisation des papiers parlent d’eux-mêmes. Un individu utilise en moyenne entre 17 et 20 rames de papier par an. Plus explicite, près d’un milliard de photocopies sont réalisées chaque jour au sein d’un même pays et un travailleur utilise en moyenne 50 feuilles de papier par jour soit une consommation de 10000 feuilles par an pour un équivalent en poids de 45kg. Dans le monde, la France utilise environ 19 000 000 de tonnes de papiers par an, les Etats-Unis d’Amérique dépense en moyenne quatre milliards de dollars US chaque année pour seulement du papier.
Ces chiffres ont fini de convaincre Allassani Ouédraogo, directeur de cabinet du Ministère du développement de l’économie économique et des postes que les TIC restent l’alternative pour la presse. « Sans être une panacée aux problèmes environnementaux et financiers de l’utilisation du papier, le numérique présente néanmoins des atouts qui pourraient préserver notre environnement et permettre à la presse d’assurer sa survie », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter :« Alors faisons du numérique, un outil essentiel dans la gestion quotidienne de nos organisations et un moyen de lutte pour la préservation de l’environnement ».
Jacques Théodore Balima
Source autorisé Lefaso.net
17/10/24 à 09h35 GMT