Par Jose Luis Irigoyen, directeur des transports, de l’eau et des technologies de l’information et des communications à la Banque mondiale.
Le secteur du transport est à la fois victime et responsable du changement climatique. Son infrastructure est particulièrement vulnérable aux effets de l’évolution du climat (hausse des températures, augmentation des précipitations, inondations…). Mais il émet aussi 23 % des gaz à effet de serre (GES), et c’est l’un des secteurs où les émissions s’accroissent le plus vite. À l’évidence, l’action climatique ne pourra donc pas progresser sans une mobilité plus durable et plus écologique.
Avant la COP21, le secteur du transport était pourtant l’un des grands absents des négociations sur le climat. Depuis, la forte participation à la Conférence de Paris, en 2015, et à la Conférence de Marrakech, en 2016, indique que la communauté internationale a pris conscience de l’urgence d’inclure le transport dans l’agenda climatique.
À l’échelle mondiale, cette attention accrue portée au secteur du transport s’est traduite par des engagements phares, tels que les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Accord de Paris. Ainsi, plus de 70 % des contributions déterminées au niveau national (CDN) que les pays ont présentées pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris énoncent des engagements relatifs au transport. Il s’agit entre autres de développer les transports publics urbains, et de privilégier le transport ferroviaire et fluvial plutôt que le transport routier.
À l’échelle nationale, un nombre croissant de pays fait le pari d’une mobilité plus écologique et plus intelligente. Le Maroc, qui a accueilli la COP22 en 2016, fait figure d’exemple avec des initiatives comme la création de l’Association africaine pour un transport routier durable, ainsi que plusieurs projets de construction de réseaux de transport public sans impact délétère sur le climat. Plus au sud, le Mozambique examine actuellement différents scénarios en vue d’améliorer l’efficacité du transport de personnes et de marchandises sans faire augmenter les émissions de ce secteur. En Inde, le transport jouera lui aussi un rôle essentiel dans le découplage entre la croissance économique et les émissions de carbone, mais également dans la mise en œuvre de la CDN. L’Inde entend en effet promouvoir le transport climato-intelligent en opérant trois grandes transitions majeures : du transport privé au transport public dans les villes, du fret routier au fret ferroviaire et fluvial, et des combustibles fossiles aux combustibles non fossiles...
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Source : Banque Mondiale
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17/10/24 à 09h35 GMT