Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a indiqué regretter profondément la décision des États-Unis de cesser le soutien financier au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) qui pourrait avoir des effets dévastateurs sur la santé des femmes et des filles vulnérables et de leurs familles à travers le monde.
« (Le Secrétaire général) estime que la décision repose sur une perception inexacte de la nature et de l'importance du travail de l'UNFPA », a indiqué son porte-parole dans une déclaration à la presse diffusé mardi.
« En tant que Haut-Commissaire pour les réfugiés pendant plus de dix ans, le Secrétaire général a vu de première main le caractère vital des activités de l'UNFPA », a poursuivi son porte-parole. « Il appelle les donateurs à accroître leur soutien à l'UNFPA pour lui permettre de poursuivre son travail critique pendant cette période difficile », a-t-il ajouté.
Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a également dit regretter la décision du gouvernement américain de refuser tout financement futur pour ses activités vitales dans le monde entier.
« Cette décision repose sur l'affirmation erronée selon laquelle l'UNFPA « soutient ou participe à la gestion d'un programme d'avortement coercitif ou de stérilisation involontaire » en Chine », a déclaré le Fonds dans un communiqué de presse publié mardi.
L'UNFPA a réfuté cette affirmation, « car tout son travail favorise les droits de l'homme des individus et des couples à prendre leurs propres décisions, sans contrainte ni discrimination ». L'agence onusienne rappelle que les États membres des Nations Unies ont longtemps décrit son travail en Chine comme une force pour le bien.
Les contributions américaines ont permis de sauver la vie de dizaines de milliers de mères
« Les États-Unis, l'un de nos membres fondateurs, se sont longtemps associés à l'UNFPA pour protéger et promouvoir la santé reproductive et les droits des femmes et des filles, favorisant ainsi des femmes et des filles en meilleure santé et leurs familles », a rappelé le Fonds. « Le soutien que nous avons reçu au fil des années de la part du gouvernement et du peuple des États-Unis a sauvé des dizaines de milliers de mères de décès et d'incapacités évitables, et plus particulièrement aujourd'hui alors que les crises humanitaires mondiales se développent rapidement ».
Les précédentes contributions américaines ont permis au FNUAP de combattre la violence liée au genre et réduit le fléau des décès maternels dans les milieux les plus fragiles du monde, dans les zones de conflit et de catastrophes naturelles, y compris l'Iraq, le Népal, le Soudan, la Syrie, les Philippines, l'Ukraine et le Yémen.
L'UNFPA oeuvre dans plus de 150 pays et territoires abritant plus de 80% de la population mondiale. Avec le soutien des États-Unis, le FNUAP en 2016 a pu éviter la mort de 2.340 femmes pendant leur grossesse et accouchement, empêcher 947.000 grossesses non désirées, assurer 1.251 opérations chirurgicales de la fistule, empêcher 295.000 avortements dangereux et aider 3 millions de couples à éviter des grossesses non désirées.
« Nous avons toujours apprécié les États-Unis comme un partenaire de confiance et un chef de file pour aider à garantir que chaque grossesse soit désirée, que chaque accouchement soit sans danger et que le potentiel de chaque jeune soit accompli », a souligné l'UNFPA. « Nous espérons donc poursuivre notre travail avec les États-Unis pour répondre à ces préoccupations mondiales et rétablir notre partenariat solide pour sauver la vie des femmes et des filles à l'échelle mondiale ».
Communiqué de l'ONU (805 hits)
17/10/24 à 09h35 GMT