Longtemps considéré comme réservé au sexe masculin, l’enseignement technique industriel à travers les spécialités créées et ouvertes dans les collèges et lycées techniques attirent de plus en plus les apprenants de sexe féminin. De la gestion administrative à la gestion comptable en passant par la couture et le modélisme, l’économie sociale et familiale, les femmes ont investi le bâtiment, l’automobile, la construction et fabrication métallique...

La question de l’éducation de la jeune fille se pose avec acuité dans les sociétés africaines en général et dans la société camerounaise en particulier. Elle est très tôt initiée à être modeste, docile, obéissante. Son éducation jusqu’à un passé récent était un sujet de grandes discussions dans certaines familles où l’on préférait plutôt envoyer les garçons que les filles, soit disant qu’elles iront en mariage et donc leur scolarité va profiter à une autre famille. Cette situation pendant plusieurs années a créé une inégalité entre les deux sexes sur le plan de l’éducation.

Après Beijing, les gouvernements des Etats ont commencé la mise en œuvre des diverses recommandations. Au Cameroun, un accent particulier est mis sur l’éducation, l’encadrement et la formation de la jeune fille. Des campagnes de sensibilisation des parents sur la nécessité d’envoyer les jeunes filles à l’école se sont multipliées ainsi que l’implantation des infrastructures scolaires dans les coins les plus reculés. Ces actions ont largement contribué à la scolarisation des filles. Ainsi on observe dans certains établissements voire certaines filières, plus d’élèves de sexe féminin que de sexe masculin.

La récente cérémonie de clôture de l’année scolaire 2016-2017 tenue le 10 juin 2017 au Collège d’Enseignement Technique et Industriel de Yaoundé (CETIC NGOA EKELLE) a permis de célébrer l’excellence scolaire des filles dans le secondaire technique. Dans plusieurs spécialités comme la Fabrication mécanique, la Construction des ouvrages métalliques, l’électricité automobile, la réparation automobile, la gestion comptable et administrative, les jeunes filles ont occupé toutes les premières places avec des scores très élevés à la grande satisfaction des parents d’élèves qui prenaient part à la cérémonie et de toute la communauté éducative présente.

Ce qui ressort c’est qu’il n’y a plus de métiers réservés uniquement aux hommes. Les femmes le démontrent, elles peuvent s’en sortir mieux que la plupart des hommes. Il faut juste leur donner des opportunités, un accompagnement certain et créer un climat de confiance afin de laisser exploser leur potentialité.

Par Agnès Béatrice BIKOKO et Paul OMBIONO