Responsabilité sociétale des entreprises : quelles méthodes de comptabilité pour prendre en compte le développement durable ?
Présentation de la méthode CARE puis échanges avec Jacques Richard*, professeur émérite à l’Université Paris Dauphine
Compte-rendu du séminaire de l’atelier 2 de l’UMR 5600 Environnement Ville Société / Institut Fayol de Mines Saint-Etienne
1er décembre 2017, Mines Saint-Etienne
Jacques Richard est professeur de gestion à l’université Paris-Dauphine, Expert-Comptable et Commissaire aux comptes associé au Groupe Alpha spécialisé dans l’aide aux comités d’entreprise, il est membre du Conseil National de la Comptabilité et du Comité de la Réglementation Comptable. Auteur ou coauteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, il a publié des livres en Anglais, Allemand,Russe, Japonais, Suisse, Français ; il est notamment l’auteur de Comptabilité Générale (Dunod) qui en est à sa 8ème édition et coauteur de The International Encyclopaedia of Management (Routledge) ainsi que de Comptabilité et développement durable (Economica).
Depuis une quinzaine d'année, Jacques Richard s'intéresse au lien entre comptabilité et développement durable : la gestion quotidienne d'une entreprise est basée sur la comptabilité. Comment une entreprise pourrait-elle réellement prendre en compte les capitaux naturel et social si elle n'effectue pas de bilan comptable sur ces sujets ? Par exemple, les normes comptables obligent l'entreprise à intégrer dans son bilan annuel l'amortissement de ses machines. L’obligeant ainsi à prendre en compte dans son bilan annuel le fait que son activité dégrade les machines. Mais qu'en est-il de la prise en compte de la dégradation du capital naturel et humain ? Rien n'est prévu à ce sujet dans les normes comptables internationales (les IFRS).
La méthode CARE a pour objectif d’éviter le clivage entre la gestion financière et la gestion environnementale et sociale. Elle prend pour base la comptabilité en coûts historiques et vise à estimer les coûts de maintien et de restauration des fonctions environnementales sous la contrainte que les trois capitaux - financier, naturel et humain, - soient conservés séparément et non globalement. Ce modèle est basé sur l’idée que l’organisation est tenue de « réparer » la dégradation des capitaux (financier, humain et naturel) dont elle est responsable (Rambaud et Richard, 2015).
L’exposé de Jacques Richard rappelle que des questions éthiques se cachent derrière les choix de méthodologie comptable. Il plaide pour la prise en compte, par la comptabilité, des problématiques environnementales et sociales, mais encourage également les chercheurs en sciences pour l’environnement à s’intéresser d’avantage aux méthodologies comptables afin de réellement intégrer les questions environnementales dans les outils qui guident réellement les choix des décideurs.
Richard J Comptabilité et développement durable Ed Economica (2012)
Richard J et Plot E (2014) La gestion environnementale . Ed La Découverte
Richard J « The dangerous dynamics of capitalism : from static towards futuristic IFRS accounting » (2015b Critical Perspectives on accounting (CPA),30,9-34
Rambaud A et Richard J (2015) « The triple depreciation line instead of the triple bottom line: toward a genuine integrated reporting » CPA, Dec.
Rambaud A La valeur d’existence en Comptabilité Thèse Université Paris Dauphine (2015).
Richard J « Refonder l’entreprise » in Vol 19 du Centre Français de Droit Comparé (2015a,175-216)
Description de la méthode CARE
Support de présentation : Comptabilité et cogestion environnementale (le modèle CARE)
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17/10/24 à 09h35 GMT