La République d’Haïti est l’un des pays les plus pauvres de la planète terre située dans la Caraïbe. Ce pays fait face à un ensemble de problème lui empêchant de prendre le chemin du développement durable. Ces problèmes sont liés à deux formes de catastrophe. L’une est provoquée par l’homme résultant notamment des crises politiques aigues et l’autre connue sous le nom de catastrophe naturelle résultant d’une mauvaise gestion des risques et des désastres ou d’une carence de professionnels en gestion des risques et des désastres. Il faut signaler que la République d’Haïti est exposée à toutes formes de risques et des désastres par rapport à sa position géo spatiale. Ce pays de 27 700 km2 est menacé à tous les phénomènes naturels. Et ces derniers, peu importe leur degré, leur gravité, paraient toujours menaçant et ont toujours causés de grandes pertes en vies humaines comme en vies matérielles. Cela est dû par l’application de faibles stratégies élaborées et mise en œuvre par la Direction de la protection civile (DPC) en matière de réduction des risques de catastrophes (RRC).
Certaines catastrophes sont plus dévastatrices que d’autres, mais peu importe le cas, on enregistre toujours de grandes pertes en Haïti. En effet, on peut citer le tremblement de terre qui a bouleversé le grand nord du pays en 1842. Cette catastrophe naturelle a détruit la ville du Cap et a tué la moitié de la population qui y habite. Pour continuer, nous pouvons citer également les ouragans et les cyclones qui ont frappé Haïti et qui ont dévasté le pays. Ces phénomènes ont mis à genou les actions et les projets relatifs au développement de ce pays. Ainsi un rapport post catastrophe en Haïti confirme-t-il « Fay, Gustav, Hanna et Ike, les quatre cyclones qui ont frappé Haïti en l’espace d’un mois ont affecté plus de 165.000 familles. Le bilan humain consolidé fait état de 793 morts, 548 blessés et 310 disparus. En 2004, le cyclone Jeanne avait fait 3000 morts. L’effet total du désastre représente 897,39 millions de US$ soit 14,6% du PIB du pays »[1]. Ces pertes enregistrées aggravent les conditions de vie d’un pays marqué par la vulnérabilité et le misérabilisme.
En 2010, selon les évaluations récentes d’Haïti « le tremblement de terre du 12 janvier 2010 d’une magnitude 7,0 a entraîné la perte d’environ 230 000 vies et le déplacement de plus de deux millions de personnes. Le tremblement de terre a par ailleurs aggravé les problèmes politiques, sociaux et économiques déjà importants et auxquels le pays était confronté. Entre 2010, année du séisme, et 2013, le pays est passé du 145ème rang mondial en ce qui concerne l’indice de développement humain de l’ONU[2] au 168ème rang[3]. On estime que les dégâts causés par le tremblement de terre ont représenté environ120 % du PIB d’Haïti et plusieurs décennies de retard en termes de développement d’investissements. Les ressources humaines et matérielles de l’État ont été terriblement affaiblies, 17 à 20 % des fonctionnaires fédéraux ayant péri ou ayant été blessés par la catastrophe, et environ un quart des bâtiments officiels ayant été détruits. En outre, la quasi-totalité des grandes infrastructures d’Haïti a été endommagée ou détruite »[4].
Ces pertes enregistrées en Haïti découlent de la négligence d’une politique publique de gestion des risques et des désastres qui pourrait permettre à l’État de prévenir les catastrophes et de réduire les dégâts. Cela fragilise le développement des actions durables réalisées dans une perspective transformatrice de la condition de vie humaine sur le plan social, économique et environnemental. En ce sens, tous projets d’investissement relatifs au développement durable réalisé en dehors d’une prise en considération des risques environnementaux et des risques sociaux auxquels Haïti furent exposées conduit inévitablement au développement du sous-développement durable de ce pays. Il s’ensuit de développer des politiques de gestions des risques et des désastres et des stratégies de réduction des risques de catastrophes si l’on veut jeter les bases de développement durable des pays à haut risques notamment Haïti. Par explicitation l’accouchement des projets relatifs au développement durable doit passer avant tout par la mise en place d’un système de gestion efficace des risques et des désastres.
Ainsi s’avère-t-il nécessaire de nous demande comment Haïti pourrait atteindre l’objectif de 2030 quand nous savons que ce pays est exposé non seulement à des risques de cyclones et d’ouragans quasiment chaque année, mais aussi à des risques de tremblement de terre. En fait, les désastres enregistrés en Haïti durant la décennie 2008-2018 résultant soit des ouragans soit des tremblements de terre rendent de plus en plus grave la vulnérabilité environnementale de ce pays. Et, cette dernière ajoutée à des facteurs sociaux, comme la pauvreté, l’instabilité politique, l’urbanisation rapide et la fragilité de l’Etat, constituent l’étiologie même du sous-développement durable en Haïti. Puisque les conséquences néfastes des catastrophes naturelles mettent l’Etat de ce pays dans une situation déconvenue ou il ne fait que compromettre l’avenir des jeunes et ceux à venir.
La gestion des risques et des désastres représente la première décision à prendre dans les pays à risque qui veulent prendre réellement la route du développement durable. Elle permet de réduire des risques de catastrophes qui gangrènent la misère. En ce sens, la multiplication des ressources dans ce domaine s’avère nécessaire pour un pays comme Haïti. Car elle permet de sortir Haïti au rang des pays les plus pauvres de la planète terre pour passer au rang des pays en voie de développement et le cas échéant atteindre les objectifs de 2030 tel que prévu par les Nations Unies en matière de développement durable.
[1]Rapport d’évaluation des besoins après des désastres cyclones Fay, Gustav, Hanna et Ike, novembre 2008
[2] PNUD, Rapport sur le développement humain en 2010
[3] UNDP, Rapport sur le développement humain en 2014
[4] Haïti, Etude de cas, novembre 2017
17/10/24 à 09h35 GMT