« Le conseil municipal de Tracadie a adopté une motion pour que la Ville écrive un règlement interdisant l’épandage de glyphosate. C’est une première dans le nord-est du Nouveau-Brunswick. »
Les pesticides à base de glyphosate font l’objet de plusieurs contestations au Nouveau-Brunswick et pourtant les acteurs de l’industrie forestière continuent d’affirmer qu’on ne peut s’en passer. Le Nouveau-Brunswick reste en effet une province dépendante de pesticides. Les entreprises forestières sont convaincues que l’utilisation de ce produit leur permet de faire face à la concurrence du marché des produits forestiers ligneux. « Plus de 100 000 litres de glyphosate sont épandus sur les forêts du Nouveau-Brunswick chaque année. En 2014, 40 % du total des terres forestières exploitées, le plus haut taux parmi toutes les provinces.
Parmi les terres forestières traitées avec du glyphosate au Canada, 28 % se trouvaient au Nouveau-Brunswick, et ce même si la province ne représente que 0,7 % de tout le territoire canadien. »
Pour le conseil municipal de Tracadie, cet argument économique reste faible, comparé au danger que pourrait représenter le glyphosate pour la santé humaine. Danger qui est formellement écarté selon les experts d’Ottawa. Selon le maire Denis Losier, la ville va commencer par rédiger un arrêté et devra alors suivre un long processus aboutissant à l’interdiction du glyphosate.
« Les gens de Tracadie souhaitent ainsi créer un effet boule de neige avec l’initiative locale. »
« La ministre de la Santé du Canada, Ginette Petitpas-Taylor, accorde à la population le droit d’avoir des préoccupations concernant le glyphosate, mais elle se fait rassurante après avoir consulté les experts de son ministère. Elle respecte la volonté des résidents de Tracadie qui s’opposent malgré tout à ce produit. »
L’Organisation mondiale pour la santé a classé le glyphosate comme « cancérogène probable » en mai 2015, mais de nombreuses entreprises néobrunswickoises continuent à l’utiliser. « L’entreprise J.D. Irving, pionnière de notre industrie forestière, emploie l’herbicide pour éliminer les arbres à bois dur comme l’érable et le chêne, et ainsi favoriser la croissance des arbres à bois mous utilisés dans les usines de pâtes et papiers. Énergie NB, emploie le glyphosate pour limiter la croissance des feuillus le long des lignes électriques. »
La problématique du glyphosate reste donc complexe pour notre gouvernement provincial. Nous espérons que la question sera réglée à un moment donné ; en attendant, la municipalité de Tracadie a pris les devant.
Source : Acadie Nouvelle, Santé Canada
17/10/24 à 09h35 GMT