La Commission européenne a décidé le 13 janvier 2020 de ne pas renouveler l'approbation du thiaclopride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes jugé dangereux pour la santé et l'environnement par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). La Commissaire européenne à la santé - Madame Stella KYRIAKIDES a fait savoir dans un communiqué que "l'utilisation de ce pesticide suscite des préoccupations environnementales, notamment concernant son impact sur les eaux souterraines, mais aussi sur la santé humaine, en raison de sa toxicité pour la reproduction". Sur les cinq néonicotinoïdes dont l'utilisation avait été approuvée sur le territoire de l'Union européenne, le thiaclopride est le quatrième produit à faire l'objet d'une interdiction totale depuis 2013. Cette décision de la part de la Commission européenne fait suite à un avis de l'Agence sanitaire européenne (EFSA) en janvier 2019, qui avait recommandé de ne pas renouveler l'autorisation du pesticide, estimant qu'il ne satisfait pas aux critères d'approbation. Le thiaclopride est considéré comme "un perturbateur endocrinien suspecté" dont l'impact sur les pollinisateurs pose également question.
Pour rappel, le thiaclopride fait partie de cinq néonicotinoïdes interdits en France depuis le 1er septembre 2018. Les néonicotinoïdes sont des pesticides controversés, utilisés depuis les années 1990. Concrètement qu'est-ce que le thiaclopride? Le thiaclopride est utilisé par les agriculteurs pour lutter contre les insectes tels que les pucerons et les doryphores qui endommagent les cultures de colza, de maïs et de pommes de terre, en autres. En France, la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, promulguée le 8 août 2016, prévoit l'interdiction des néonicotinoïdes en France, à partir du 1er septembre 2018. Par ailleurs, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a été chargée de réaliser une évaluation des risques et des bénéfices phytopharmaceutiques à base de néonicotinoïdes et de présenter des alternatives. Dans son rapport, "l'Anses recommande d'accélérer la mise à disposition de méthodes alternatives, efficaces et respectueuses de l'Homme et de l'environnement, pour la protection et la conduite des cultures".
[MOGED]
17/10/24 à 09h35 GMT