En mai dernier, l’Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE), association à but non lucratif fondée par la Caisse des Dépôts et l’Agence Française de Développement, a publié un rapport relatant les comptes mondiaux des émissions carbone en 2020. Spécialisée en économie et en finance, cette institution se donne pour mission d’œuvrer en faveur de la lutte contre le changement climatique en conduisant des analyses visant à éclairer entreprises, institutions financières et acteurs du secteur public quant aux manières d’intégrer durablement les questions climatiques dans la conduite de leurs activités.
Le rapport fait état de quatre principales tendances. Tout d’abord, au 1er avril 2020, 44 pays au total ont officiellement adopté une politique de tarification carbone (taxes carbone et/ou marchés de quotas), ces pays représentant environ 60% du PIB mondial. En outre, le prix du carbone oscillerait entre environ 1 et 114 euros par tonne de CO2e%u0301q, bien qu’en réalité, ce prix demeure inférieur à 8 euros pour environ trois quart des émissions, ce qui se situe très au-dessous des prix optimaux. Le rapport souligne également que sur l’année 2019, les revenus issus des politiques de tarification carbone étaient en légère hausse comparativement à l’année précédente : « 53 % des revenus carbone sont générés par des taxes carbones, soit quasiment 26 milliards de dollars US (23 milliards d’euros). Les systèmes de quotas d’émission ont généré plus de 22 milliards de dollars US », ces revenus étant le plus souvent affectés au financement de la transition écologique.
Enfin, l’Institut note qu’en raison de la pandémie de Covid-19 et du fort ralentissement des activités économiques, nous avons pu observer une diminution des émissions carbone à l’échelle globale. A cet égard, le rapport souligne que cette crise risque de fortement perturber la stabilité des mécanismes jusqu’alors mis en œuvre et ce, malgré l’adoption en 2019 par les pays européens de la « Réserve de stabilité du marché » censée réguler la quantité de quotas en circulation. Les conséquences de la pandémie sur la stabilité des marchés d’émission demeurent incertaines dans la mesure où ce système « n’a encore jamais e%u0301te%u0301 testé dans le cadre d’une crise comme celle de 2020 ».
Pour consulter le rapport : https://www.i4ce.org/wp-core/wp-content/uploads/2020/05/TarificationCarbone2020-VF.pdf
Illustration : Pixabay
17/10/24 à 09h35 GMT