Des scientifiques d’Environnement Canada, de l’Université de Toronto, de l’Université York et de l’Université de Waterloo lanceront durant le mois d’août un immense ballon de recherche et une série de ballons plus petits dans le cadre d’une étude intensive de la couche d’ozone au-dessus du Canada.

Dans le cadre du projet de recherche MANTRA (Middle Atmosphere Nitrogen TRend Assessment - Évaluation des tendances en azote dans l’atmosphère moyenne), le grand ballon transportera un ensemble d’instruments à près de 40 km d’altitude dans l’atmosphère, traversant la majeure partie de la couche d’ozone dans la stratosphère terrestre.

La charge transportée par le ballon MANTRA comprend 11 instruments, dont un instrument de mesure de l’ozone du nom de MAESTRO (Measurements of Aerosol Extinction in the Stratospheric and Troposphere Retrieved by Occultation - Mesure de l'extinction des aérosols par occultation dans la stratosphère et dans la troposphère), mis au point en 2002 par Environnement Canada. L’instrument MAESTRO original a été lancé dans l’espace en 2003, à bord d’un satellite scientifique canadien et il mesure actuellement la couche d’ozone à partir de l’espace. La version de MAESTRO transportée par le ballon et quelques autres instruments inclus dans la charge, prendront des mesure au passage du satellite qui permettront de vérifier la précision des mesures effectuées par le satellite.

Aussi haut qu’un bâtiment de 25 étages, le ballon principal transportera une charge de plus d’une demi tonne. Les instruments mesureront l’épaisseur de la couche d’ozone ainsi que la concentration de CFC et autres substances appauvrissant la couche d’ozone. Les scientifiques compareront ces données à celles obtenues lors des précédents sondages par ballon effectués au-dessus de la Saskatchewan au cours des 20 dernières années.

Cette étude permettra aux chercheurs de surveiller l’efficacité des mesures de réduction des produits chimiques appauvrissant la couche d’ozone entreprises depuis la signature du Protocole de Montréal, une entente mondiale visant à protéger la couche d’ozone. L'intensité de l’appauvrissement de la couche d’ozone inquiète les scientifiques car elle est encore plus importante que ce qui avait été prévue par les recherches formant la base scientifique du Protocole de Montréal et ses modifications ultérieures.