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Yaoundé, une ville au parfum d'urine



  • Les yaoundéens préfèrent uriner en plein air. Avant, ce comportement était l'apanage des hommes. Seulement, depuis la conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes de Beijing en 1995, celles-ci ont tant crié à l'égalité des sexes qu'elles ont décidé d'imiter les hommes sans aucune pudeur. Les femmes désormais font concurrence aux hommes et si ces derniers ne se ressaisissent pas, elles vont leur ravir le leadership d' "urineur-public numéro 1".

    Le phénomène loin de choquer les citoyens semble plutôt se dérouler dans une indifférence totale et une certaine approbation. Patrice S. affirme comprendre les "urineurs- publics": "Je ne peux pas condamner ce que j'ai souvent fait. Lorsque quelqu'un se trouve loin de son domicile, aucune personne ne lui donnera accès à ses toilettes, de peur qu'il y dépose son "serpent-totem". Voilà comment on devient "urineur-public"."Bien qu'aucune loi n'autorise aux populations d'uriner dans la rue, chaque quartier (ainsi que le centre-ville) possède un coin reconnu et accepté tacitement par tous pour ce genre d'exercice. Les passants se trouvant dans un besoin pressant n'ont aucune peine à reconnaître ces lieux, d'où on lit parfois un message clair et sans équivoque "Interdit d'uriner ici". L'odeur qui s'y dégage et le parfum qui enveloppe les alentours sont parfois redoutés même des animaux domestiques. Malgré cette menace, l'on remarque toutefois que certains enfants rodent continuellement autour de ces urinoirs publics. Après enquête, leur présence en ces lieux n'est dû qu'à leur désir d'approfondir leur connaissance de l'anatomie humaine.

    Au fil des jours, le phénomène d'"urineur-public" prend de l'ampleur. Face à l'indifférence des pouvoirs publics et à l'inconscience des citoyens, le nombre de ses adeptes va grandissant. Les pouvoirs publics doivent prendre leur responsabilité en main. Ils doivent sensibiliser les populations sur les problèmes d'insalubrité et les conscientiser pour un changement radical de comportement. Si après ces actions rien n'évolue, alors il faudrait certainement adopter la méthode forte en reconnaissant le fait d'uriner en public comme une véritable infraction et en infligeant des sanctions contre tout contrevenant.
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