L’Afrique est confrontée à une pauvreté énergétique patente : sa consommation per capita est de 0,67 Tep contre 4,73 Tep/hab. dans les pays de l’OCDE, or elle produit 9,15% de l’énergie mondiale et n’en consomme que 2,99% alors qu’elle représente 13,7% de la population mondiale (AIE, 2004).
Ce faible niveau de consommation d’énergie moderne per capita s’explique, entre autres, par la faiblesse des infrastructures énergétiques et une inadéquation des politiques et mesures dans le domaine de l’énergie.

Les enjeux des négociations internationales au titre des changements climatiques post 2012 ne peuvent donc se résumer à un débat sur la répartition des efforts de réduction quantifiée des émissions de gaz à effet de serre car la situation décrite précédemment impose d’aborder d’autres questions vitales pour les pays en développement qui se situent au « carrefour des besoins de développement et des politiques d’adaptation et d’atténuation » : c’est le cas, en particulier de l’accès à l’énergie pour les populations les plus pauvres.

Pour les pays Africains, à l’image des autres pays en développement, l’amélioration de l’accès aux services énergétiques modernes est avant tout un enjeu de développement compte tenu du rôle moteur de l’énergie sur la croissance économique et pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Or, les populations africaines font un recours massif à la biomasse (voir graphique). La prépondérance de la biomasse dans le bilan énergétique africain (47,5%) pose des problèmes environnementaux en termes de pression sur les ressources ligneuses. L’effet induit en est l’accélération du processus de désertification qui renforce également la vulnérabilité des populations. Cette pression sur les ressources de biomasse énergie s’opère à travers des modes peu efficaces de production et de consommation de bois et charbon de bois qui restent le combustible dominant des ménages en Afrique sub-saharienne.

Le problème de la disponibilité et de l’accessibilité de la biomasse ira en se renforçant en Afrique du fait du croît démographique mais aussi des répercussions des changements et variabilité climatiques sur les ressources forestières. Il s’agit donc de trouver de nouvelles trajectoires énergétiques répondant aux enjeux précédents. Les augmentations récentes des prix du pétrole (proche de 100 US$ le baril) ne font que renforcer les nouvelles options.

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