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Mobiliser les sciences et technologies agricoles pour éradiquer la pauvreté en Afrique et au-delà



  • Discours de Makhtar Diop, Vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique.

    Extrait :

    Le besoin de transformation agricole n'est nulle part plus important que dans les zones arides du continent. Dans la sous-région sahélienne, plus de 10 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire chronique. Dans la corne de l'Afrique, plus de 8,32 millions de personnes traversent une phase difficile ou critique d'insécurité alimentaire. Face à ces défis, nous adoptons une démarche stratégique et régionale axée sur la réduction de la vulnérabilité, le renforcement de la capacité de résilience et la promotion de possibilités et d'une intégration économiques accrues.

    La Banque mondiale est résolue à introduire des changements positifs dans l'économie agricole africaine.

    Compte tenu de l'importance du secteur agricole, le plan d'action de la Banque mondiale nous engage à investir 8 à 10 milliards de dollars chaque année. Une portion considérable de cet investissement, pouvant aller jusqu'au tiers, est consacrée aux besoins spécifiques de l'agriculture africaine.

    Nous avons élargi quantitativement et qualitativement le programme agricole de la Banque mondiale en Afrique.  Plus particulièrement :

    • Nous renforçons notre programme de prêts, qui passe de 0,4 milliard de dollars en 2008 à 1,2 milliard de dollars par an. En plus de l'aide budgétaire et des projets d'investissement traditionnels, ces prêts accompagneront des partenariats public-privé et des opérations de plus grande envergure, réalisées à l'échelle sous-régionale, qui génèrent des économies d'échelle et des transformations profondes.
    • Nous nous employons à étendre les zones irriguées sur le continent, pour passer de 20 % actuellement à 40 % en 2030. Il faudra 40 milliards de dollars pour réaliser cet objectif, dont le quart pourrait être fourni par la Banque.
    • Nous passons d'actions modestes et fragmentées menées à titre expérimental à des projets audacieux, systématiques, d'aménagement des terres. Le moment est venu de donner une grande impulsion pour transposer les pratiques les plus efficaces à une échelle plus grande, et notre objectif est de réaliser au moins deux nouveaux projets d'aménagement des terres par an, d'une valeur de 150 millions de dollars chacun, pour atteindre au moins 1,5 milliard de dollars sur une décennie. Ramener les délais d'enregistrement des propriétés de 65 à 30 jours serait un objectif des plus valables.
    • Nous travaillons à accroître l'accès aux marchés, à lever les barrières tarifaires et à améliorer la compétitivité afin de doubler le volume des échanges de produits alimentaires en dix ans. Nous voulons être ambitieux, améliorer le commerce, le transport, les infrastructures et les systèmes de sécurité tout en poursuivant l'objectif de réduire de moitié les coûts de la mise sur le marché des denrées alimentaires dans un délai de dix ans.

    Ce sont-là quelques exemples pour montrer comment nous pouvons obtenir un effet catalytique, générateur de transformations profondes, sur l'économie agricole en Afrique. 

    D'une manière générale, l'objectif ultime de nos investissements sera d'apporter un changement véritable en accroissant la productivité agricole, particulièrement dans les zones arides, en favorisant l'accès des  agriculteurs aux marchés, en renforçant les chaînes de valeur, en réduisant les risques et les vulnérabilités, en promouvant l'égalité des sexes, et en augmentant la participation de l'agriculture à la protection de l'environnement par la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

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