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Compte rendu la concertation francophone sur l'équité



  • A l'ouverture de la rencontre qui s'est tenue à l'Hôtel Sofitel Victoria au centre de Varsovie, l'ambassadeur suisse qui copréside la rencontre, a souligné que la définition autour du concept d'équité est très complexe et ambigüe. L'équité est à la fois un concept individuel, une solution équitable qui implique un consensus global.

    Selon lui, le monde change et continue à changer. Donc chacun doit aider en fonction de sa capacité et de ses moyens avec un esprit ouvert sans critiquer les autres. Il précise également que l'équité ne doit pas être un prétexte pour cacher l'ambition.

    De son coté, Alexandra de ETH de Zurich a précisé que les notions de justice et d'équité vont ensemble. L'équité est un concept très important dans le cadre de changement climatique. Ce concept doit être accepté par tous. Cependant, ajoute-t-elle, il y a des lacunes dans la définition même de ce concept.

    L'accord international doit être basé sur l'équité et la justice. Ce qui implique un processus par tous. Cet accord international doit faciliter l'action collective dans la lutte contre le changement climatique à travers un système fiable.

    Ainsi, le concept d'équité est basé sur des principes clés:

    1.      Principe de confiance et d'acceptabilité qui se traduit à travers 5 domaines (allocation initiale des ressources, échange des ressources, coût d'adaptation, coût des bénéfices et distribution de pouvoir) ;

    2.      Principe de capacité de payer, qui implique une imposition de revenu et une contribution aux organisations internationales ;

    3.      Principe de mérite développé par Nozich, 1974, Bu. Ce principe suppose une détermination de salaire/revenu et une subvention ou récompense appliquée au développement des technologies

    4.      Principe de partage de coût politique et climatique

    5.      Principe égalitaire (très bien accepté par les pays en développement). Ce 5ème principe peut être déduit des principes précédents mais il néglige l'aspect technologique.

    Outre ces 5 principes, il faut également ajouter : le principe de besoin, le principe pollueur-payeur ; la responsabilité historique et la vulnérabilité différenciée.

    Pour sa part l'ambassadeur Belge s'est posé la question sur l'opérationnalisation de  l'équité ? Cette question a été débattue lors d'une réunion à Stockholm qui a regroupé plusieurs pays dont notamment la Belgique, la Suisse etc. 

    L'équité pour eux, doit être un accord équitable pour toutes les parties à la convention cadre des Nations-Unies contre le changement climatique. C'est donc un accord ambitieux qui doit être respecté par tous. La question d'atténuation est d'une importance dans le processus d'équité. Il faut aussi considérer l'importance des capacités de chaque partie à contribuer à ce processus.

    L'ambassadeur Suisse a également ajouté que la communauté internationale doit s'entendre ici à Varsovie sur des indicateurs communs. Ainsi, chaque pays doit définir ses propres indicateurs et sa dimension d'équité. Cela doit impliquer une adéquation des financements.

    Varsovie doit aussi être un processus à mi-parcours entre Durban et Paris. Pour ce faire, il est primordial de jeter les bases d'un accord juste et équitable. Mais la question qui se pose est de savoir QUELLE FORME ET COMMENT OPORATIONALISER L'EQUITE ?

    Varsovie doit être un processus pour aboutir à des informations qui vont permettre d'évaluer le principe d'équité. Pour ce faire il faut un dialogue international ouvert.

    Enfin, l'ambassadeur Belge a souligné que la COP19 doit adopter des lignes directrices sur l'utilisation des ces indicateurs et préciser le rôle d'adaptation.  Plus de précisions : www.climat.be 

    Ann Skovlund de l'ACT Alliance a, quant à elle, ajouté que le droit des plus vulnérables doit être respecté dans la recherche d'équité.

     

    Discussions/échanges

    Joseph Yaovi L. KOGBE, a fait une brillante intervention au nom du Réseau Climat & Développement (RC&D) sur les points de vue des ONG francophones sur la question d'équité.

    Ensuite Said Chakri du Maroc, en prenant la parole, a souligné que les présentateurs dans leurs interventions n'ont pas fait cas de la notion de vérité et de transparence en parlant de l'équité. Selon Said, on ne doit pas parler d'équité tant qu'il manque un grain de vérité et de  transparence dans le comportement.

    Mama Koité Doumbia du Mali a évoqué la réédition des comptes.  En effet, pour Mama, le fait de rendre compte est essentiel dans la question d'équité et de justice. 

    Plusieurs participants ont pris la parole notamment les africains (Point focal UNFCC Cameroun, Représentante du Congo à l'OMC à Genève, etc.) pour souligner  tour à tour qu'on ne peut pas parler d'équité sans la justice et ont demandé d'arrêter de distraire les gens. Les pays en développement qui sont moins responsable des émissions de GES sont ceux qui respectent le plus les engagements alors que ceux qui les émettent le plus tournent autour du pot. " On doit se regarder en face pour se dire les vérités : les pollueurs doivent payer " a conclu le point focal UNFCC du Cameroun. 

    La rencontre a pris fin aux environs de 22h30 avec le mot de clôture de l'ambassadeur Suisse qui a félicité les intervenants et pensent que même si la question d'équité est très complexe, des éléments de réflexion sont données pour permettre de bien se préparer et d'avancer dans les négociations.

     

    Dépêche rédigée par Moutari Abdoul Madjid, Membre du RC&D

    Posté par Yaovi Lowanou KOGBE, pour l'IFDD

    [COP19-climat] 

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