Touché de plein fouet par le changement climatique et les activités humaines, l’océan change à grande vitesse. Or il permet la subsistance de milliards d’individus et recèle peut-être les sources d’énergie de demain. À l’occasion de la Journée mondiale des océans, le 8 juin, retour sur les nombreuses études menées sur les flots, dans cet article paru dans le numéro deux de la revue «Carnets de science».
L’océan est le thermostat de notre planète. Foyer d’une incroyable biodiversité, bordant la majorité des villes, il constitue pour l’humanité une source importante de son alimentation et, demain peut-être, de son énergie. C’est peu dire que l’océan est appelé à jouer les premiers rôles dans les décennies à venir. Et pourtant, il demeure encore et surtout un grand inconnu. Difficile en effet de cerner un tel colosse, vaste de plus de 360 millions de kilomètres carrés et profond de 4 kilomètres en moyenne, régi par des phénomènes complexes eux-mêmes perturbés par l’action des hommes. « Nous sommes tellement loin de bien connaître l’océan que, à chaque expédition, nous découvrons toujours quelque chose de nouveau », raconte Sabrina Speich, professeure d’océanographie physique et sciences du climat au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD) de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL). « Pensez-y : nous ne connaissons pas encore bien ce qui se passe à la surface, qui est pourtant observable par satellite et plus facile d’accès par les planeurs, les flotteurs ou les navires d’opportunité. » Ces derniers sont des navires scientifiques, à l’instar de la goélette Tara, qui partent en mer spécialement pour étudier des paramètres donnés des océans.
Depuis une quinzaine d’années, de nouveaux outils d’étude permettent de mieux comprendre le fonctionnement des mers, et notamment leur rôle dans la régulation climatique. Il y a quelques semaines, Sabrina Speich a ainsi rejoint l’expédition océanographique SAMBA/SAMOC pour tenter de mieux comprendre « comment la machine océan régule notre système climatique ». Parti le 4 janvier 2017 d’Afrique du Sud, le navire a rejoint les côtes sud-américaines au mois de février afin d’étudier, pour la première fois dans cette région à la lisière entre l’océan Austral et l’Atlantique, les paramètres physiques et géochimiques de l’océan sur toute sa profondeur.
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Source : Le journal du CNRS
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12/12/24 à 10h17 GMT