Par Anaïs Culot
Immense projet né dans les années 1980, Biosphère 2 est une version miniature de notre planète, reconstituée au milieu du désert de l’Arizona. Conçu initialement pour préparer des séjours sur Mars ou sur la Lune, ce prototype sert aujourd’hui à la recherche environnementale et à anticiper la réaction des écosystèmes au changement climatique.
À l’horizon, la silhouette du complexe scientifique Biosphère 2 danse sous la chaleur du désert de l'Arizona. Le bâtiment entièrement vitré à l’allure de serre géante héberge une Terre miniature. À l'intérieur, en arpentant la forêt tropicale, sous le grand chapiteau, ne soyez pas étonnés par le ventilateur au-dessus de votre tête ou les longs tuyaux sur votre droite. Dans un mélange curieux de mécanique et de nature, de grands dispositifs recyclent l’air au milieu des végétaux et font fonctionner l’immense machine qu’est Biosphère 2. Levez la tête, vous verrez la cime des arbres buter contre le plafond. Tendez l’oreille et écoutez la cascade marquant le début du cycle de l’eau. Au bout de la forêt, sans la moindre frontière, l’odeur de sel et l’air tiède d’un océan artificiel succèdent à l’atmosphère chaude et humide de la forêt. Au total, cinq biomes miniatures se connectent dans l’écosystème global de plus d’un hectare. On ne sera jamais passé aussi vite d’une savane à une mangrove après avoir traversé un désert.
Conçue à la fin des années 1980, Biosphère 2 est aux sciences du système Terre ce qu’un accélérateur de particules est à la physique. Elle permet d’explorer de manière fondamentale les réactions environnementales d’un système contrôlé. Imaginez un lieu, entièrement hermétique, scellé au sol par 500 tonnes de plaques en acier inoxydable. La structure perd peu d’air, mais elle dépend de variables extérieures. En fonction de la température, l’air se dilate ou se contracte au risque de faire exploser l’enceinte. C’est pourquoi, la plateforme dispose d’un « poumon » : une structure de seize tonnes capable de monter et de descendre en fonction de la pression à l’intérieur. Cette merveille d’ingénierie offre un terrain de jeu unique aux scientifiques du monde entier. « Depuis 2014, le CNRS, associé à Biosphère 2, bénéficie de ce lieu unique pour mieux comprendre les rétroactions entre changement climatique, cycle du carbone et cycle de l’eau, ainsi que les réponses des habitats à ces modifications », expose Régis Ferrière, directeur du laboratoire iGlobes basé à Tucson. Si les problématiques de recherche ont pu évoluer au fil des années, l’objectif principal de Biosphère 2 demeure inchangé : comprendre le fonctionnement de notre planète et notre impact sur la biosphère...
Lire la suite de l'article du Journal du CNRS
Source : Le journal du CNRS
Lire la suite de l'article du Journal du CNRS (1389 hits)
12/12/24 à 10h17 GMT