“Révoquer une sentence de mort: comment pouvons-nous sauver la Forêt d’Ebo?” tel est le thème du SEL (ndlr: séminaire en ligne) bilingue Français-Anglais organisé sur l’application Zoom le 13 juillet dernier par Greenpeace Afrique.
Ce SEL fait suite au décret N° 2020/3900/PM du 06 août 2020 portant rétractation du classement de la Forêt d’Ebo au domaine privé de l’Etat Camerounais et est initié par Greenpeace Afrique afin de sensibiliser les parties prenantes nationales et internationales sur la nécessité de préserver ce joyau de biodiversité qui capte près de 35 millions de tonnes de carbone.
Ce séminaire a connu la participation de divers acteurs de la société civile camerounaise, congolaise, kényane et d’autres pays.
De façon chronologique, les échanges ont été menés comme suit:
v Le premier intervenant, Dr. Ekwoge Abwe, chercheur et Manager du Ebo Forest Research Project (ndt: Projet de recherche sur la Forêt d’Ebo); il a présenté la Forêt d’Ebo, sa biodiversité et son réseau hydrique en relevant que cette forêt a une biodiversité propre (les gorilles d’Ebo, l’Ardisia Ebo, etc.) et que Hommes et animaux sauvages ont toujours vécu cordialement, soulignant l’historicité de la présence humaine en ce lieu ( présence des tombes et de sites rituels anciens);
v Le second intervenant, Mr Serge Espoir Matomba, leader de la Communauté Banen, président de l’Assemblée Générale de l’Association Munen Retour au Sources et candidat à l’élection présidentielle camerounaise de 2018; il a abordé le fait que l’administration coloniale a contribué au déplacement forcé des populations Banen qui voulaient échapper au “Maquis”, il a également souligné que du fait de la présence des reliques de leurs ancêtres, ces populations aspirent à regagner paisiblement leurs terres ancestrales. Certaines d’entre elles se mobilisent d’ailleurs en faveur de la biodiversité, il existe à ce propos un Club des Amis des gorilles, un groupe de paysans qui gardent et protègent les gorilles, réduisant ainsi leur braconnage;
v Ranece Jovial Ndjeudja, Manager de la Campagne Forêt à Greenpeace Africa; il a présenté les activités de Greenpeace Afrique et du Bureau camerounais, soulignant le pas important fait par le gouvernement camerounais en faveur de l’environnement en général et de la Forêt d’Ebo en particulier. Mais en relevant que de gros efforts restent à faire;
v Tracy Makheti, Volontaire Greenpeace Afrique en était la modératrice.
De nombreuses recommandations ont été formulées:
Une gestion durable de cet espace forestier à travers l’information, la sauvegarde des droits coutumiers et la participation effective des parties prenantes à la prise de décision;
La nécessité de considérer la forêt d’Ebo et ses communautés environnantes comme un ensemble indissociable;
L’implication des communautés qui œuvrent pour la protection de cette biodiversité et le renforcement de leurs capacités ;
La réinsertion des communautés qui ont été évincées;
La nécessité d’écrire et de rendre publique l’histoire du Cameroun.
Illustration: Greenpeace Africa
[MOGED]
12/12/24 à 10h17 GMT