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Nord Cameroun, la menace qui vient des pachydermes



  • Le Plan national de lutte contre le braconnage du Cameroun et le Plan d’extrême urgence de lutte anti-braconnage en Afrique centrale, adoptés à Yaoundé le 23 mars 2013, au cours de la réunion des ministres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale en charge des questions de défense et de sécurité, de l’intégration régionale et la protection de la faune, donnent déjà des fruits au Cameroun. On note de moins en moins des cas de braconnage et de chasse illégale dans les aires protégées. Mais le revers de la médaille est la prolifération des éléphants et des hippopotames qui sèment la panique et causent des dégâts auprès des populations environnantes.

    Depuis quelques semaines dans la partie septentrionale du Cameroun, notamment dans le département du Mayo-Danay et principalement près de la ville de Yagoua, les troupeaux d’éléphants dévastent tout sur leur passage. Plusieurs champs de manioc et de mil ont ainsi été ravagés. Les populations font savoir que ces éléphants ne reculent même plus devant les détonations de pétards. Les rares mares d’eau où s’abreuvaient les bœufs ont été asséchées par ces derniers. Autre source d’inquiétude des populations : les hippopotames. Leur nombre dans les lacs de Wina et de Maga s’est considérablement multiplié. Essentiellement herbivores, ces derniers causent de sérieux dégâts dans les champs de mil. Il y a quelques semaines deux personnes ont été tuées près du lac par des hippopotames.

    La situation inquiète les autorités administratives qui ont entrepris l’organisation de battues administratives et qui promettent de prendre des dispositions pour refouler les éléphants hors des zones de cultures. Il faut toutefois rappeler que malgré les énormes efforts fournis par le gouvernement camerounais pour endiguer le phénomène avec la mise sur pied d’un un Plan national de lutte contre le braconnage, le braconnage perdure au Cameroun, notamment autour des parcs nationaux comme celui de Warda au Nord ; celui de Lobéké à l’Est de la réserve de biosphère du Dja ; du parc national de Campo-Ma’an ; du parc national de Kom et du sanctuaire à gorille de Mengame. Au cours de ces dix dernières années, 2/3 des éléphants du Bassin du Congo ont été massacrés, soit prêt de 62%. En 2012, les chiffres des experts font état de 30 000 éléphants abattus.

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