Le secrétaire général de la FENECO/UNTC, Augustin TUMBA NZUJI, s’est prononcé pour l’appropriation de la réforme des langues nationales dans l’enseignement par tous les acteurs concernés en République démocratique du Congo (RDC), à l’occasion de la Journée Internationale de la langue maternelle célébrée le 21 février. Cette année, le thème est : « Les langues autochtones, ça compte pour le développement, la construction de la paix et la réconciliation. »
En effet, il est scientifiquement établi que les pays qui utilisent les langues maternelles comme médium de l’enseignement arrivent à enregistrer de meilleurs résultats scolaires.
Par contre, ceux qui imposent dès les premières années de l’enseignement, la langue étrangère comme langue d’apprentissage, connaissent beaucoup de cas de redoublement et de décrochage scolaire. Les élèves ont encore des lacunes en écriture et lecture jusqu’au haut niveau de l’enseignement.
Conscients de cette situation, beaucoup de pays ont adopté l’usage des langues nationales aux premiers niveaux de l’enseignement. Cela est coulé sous forme de textes légaux en République Démocratique du Congo.
Pour l’efficacité de la réalisation d’une telle mesure, il est plus qu’important que les différents acteurs du système éducatif congolais s’approprient toutes les réformes y relatives :
- L’Etat congolais ne devra pas seulement se limiter à couler sous forme de loi cette réforme et laisser son financement aux partenaires, il devra mettre la main à la poche pour former les enseignants appelés à enseigner en langues nationales. Il devra également étendre cette réforme à d’autres langues autochtones (maternelles) étant donné que le pays en compte plus de quatre cents dont quatre seulement sont élevées au rang de langues nationales. Il existe des contrées où aucune langue nationale n’est parlée ni connue, d’où la nécessité d’ajouter d’autres langues aux programmes scolaires ;
- Toutes les écoles, publiques et privées, devront appliquer sans faille ces mesures. La pratique renseigne que beaucoup d’écoles privées nagent à contre courant dans la sensibilisation de l’usage des langues nationales, et cela, selon le goût de certains parents ;
- Les parents devront appuyer cette réforme au lieu, comme dans certains cas, de retirer leurs enfants des écoles à cause de la mise en œuvre de cette réforme qui leur est pourtant bénéfique. L’enfant doit y aller par gradins et non à longues enjambées pour mieux asseoir les connaissances ;
- Les enseignants devront soutenir cette réforme pour ses bienfaits et non suivre les caprices de certains parents ;
- Les organisations de la société civile devront s’impliquer activement dans la mise en œuvre de cette réforme.
Pour la FENECO/UNTC, il en va aussi de la protection de nos langues nationales car, si elles disparaissaient, nous ne saurions pas les réintroduire ni aller les emprunter ailleurs !
SALEM SEDI
01/10/24 à 07h35 GMT