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Conseil des Ministres du CILSS sur "énergie et lutte contre la pauvreté au Sahel"



  • I. Préambule.

    La Conférence des Ministres en charge de l’Energie des Pays membres du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) s'est tenue le 31 Mai 2007 à Ouagadougou au Burkina Faso, sous la Présidence de Son Excellence Monsieur Souleymane DIALLO, Directeur de Cabinet représentant Son Excellence Monsieur Hamed Diane SEMEGA, Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau de la République du Mali.


    Ont pris part aux travaux de cette session, les délégations ministérielles des pays membres dirigées par :

    Son Excellence Monsieur Crispin GREY JOHNSON Ministre de l’Enseignement Supérieur des Recherches et de la Science Technique, de la République de la Gambie ;

    Son Excellence Monsieur Vesa GOMES NALUAK, Ministre de l’Energie et de l’Industrie de la République de la Guinée-Bissau ;

    Monsieur Souleymane DIALLO, Chef de Cabinet représentant Son Excellence Monsieur Hamed Diane SEMEGA, Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau de la République du Mali ;

    Monsieur Abderrahamane NDONGO, Conseiller Technique, représentant Son Excellence Monsieur Oumar Ould Yali, Ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des TIC de la République Islamique de Mauritanie ;

    Madame Safiatou ALZOUMA, Directrice des Energies Renouvelables et Domestiques, représentant Son Excellence Monsieur Mohamed ABDOULAHI, Ministre des Mines et de l’Energie de la République du Niger ;

    Monsieur Vincent BADJI, 2ème Conseiller près Ambassade du Sénégal au Burkina Faso représentant Son Excellence Monsieur Samuel SARR, Ministre de l’Energie de la République du Sénégal.



    II. DEROULEMENT DES TRAVAUX

    Les travaux se sont déroulés en deux moments, regroupés autour de la cérémonie d’ouverture et des séances de communications.

    a) - La cérémonie d’ouverture

    Prenant tour à tour la parole les personnalités suivantes sont intervenues pour donner à la cérémonie d’ouverture l’éclat qu’elle mérite.
    En tout premier lieu, le Secrétaire Exécutif Adjoint du CILSS a pris la parole pour éclairer les participants à la cérémonie sur le bien-fondé de la conférence ainsi que de la pertinence des missions du projet IE4SAHEL du point de vue des politiques en matière d’énergie au Sahel. Lui succédant, le représentant de l’IST a manifesté sa satisfaction de voir que le projet modestement initié en 2005 avec l’appui du Centre Régional AGRHYMET a atteint aujourd’hui un seuil de crédibilité. Il demande aux hautes autorités en charge de l’énergie dans l’espace CILSS de bien vouloir apporter leur reconnaissance à l’initiative du projet IE4SAHEL. Le représentant de l’Union Européenne, quant à lui, a assuré les uns et les autres du soutien de son organisation pour un secteur aussi sensible que l’énergie dans le développement des pays du Sahel.
    Prononçant le discours d’ouverture, Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Energie et de l’Industrie de la Guinée Bissau a exhorté les initiateurs du projet IE4Sahel, les experts et les partenaires de développement à travailler ensemble pour vulgariser les sciences et techniques de production et de dissémination de toute forme d’énergies au Sahel.


    b) - Séances des communications, présentation et examen du rapport des
    experts.

    Ces séances se sont déroulées comme suit :

    b.1. Séances de communications

    Communication sur l’énergie et pauvreté au Sahel

    La communication faite par Giorgio Gualberti de l’IST a traité de la question du lien énergie pauvreté à travers douze (12) recommandations :

    •Intégration des besoins énergétiques des plus pauvres dans tous les PSRP et dans les stratégies pour l’atteinte des OMD, et leur financement approprié ;

    •Révision des réformes sur l’énergie pour mieux les adapter à la réalité africaine, prenant en compte les exigences énergétiques des plus pauvres ;

    •Promotion des énergies renouvelables et du développement de technologies locales à bas coûts pour la production décentralisée ;

    •Respect des Droits de l’Homme, des droits des communautés concernées et de l’environnement dans l’utilisation des ressources fossiles et l’utilisation des revenus du pétrole pour combattre la pauvreté ;

    •Développement de mesures adéquates pour surmonter les barrières de l’accès des plus pauvres aux services modernes de l’énergie, y compris la réduction des coûts fixes et le microcrédit ;

    •Favoriser l’initiative économique privée et les coopératives d’électrification rurales décentralisées ;

    •Renforcement de l'intégration régionale du côté de la planification politique et des échanges scientifiques et technologiques ;

    •Favoriser l’intégration et les synergies entre les diverses initiatives pour l’énergie en Afrique ;

    •Favoriser l’utilisation productive de l’énergie pour la création de richesse dans les zones rurales ;

    •Protection de l’environnement à travers l’usage durable de la biomasse et sa valorisation ;

    •Promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie ;

    •Fort appel aux pays donateurs pour qu’ils soutiennent financièrement les efforts des pays africains pour permettre aux citoyens d’accéder aux services d’énergie moderne nécessaires aux OMD.


    Communication sur le bilan de mise en œuvre du projet IE4SAHEL

    Monsieur Luis Alves de l’IST a rappelé l’objectif du projet IE4SAHEL qui est le renforcement des capacités des pays sahéliens dans le domaine du développement de politiques d’énergie durable pour la réduction de la pauvreté au Sahel. Après avoir indiqué les axes d’intervention du projet il a fait le bilan de la mise en œuvre du projet IE4SAHEL qui se résume comme suit :

    •Sur le plan de la Recherche :

    oÉtude des politiques mises en place au Sahel ;
    oÉtude du potentiel des énergies renouvelables ;
    oÉlaboration des recommandations politiques pour le développement durable et la lutte contre la pauvreté ;

    •Sur le plan de la coopération :

    oRenforcement de capacités du Centre AGRHYMET à Niamey ;
    oDéveloppement d’un réseau sahélien de recherche et vulgarisation ;
    oOrganisation d’ateliers régionaux ;

    Les principaux résultats atteints sont :

    •Etablissement d’une base de données des acteurs clés dans le domaine de l’énergie et de la pauvreté au Sahel ;

    •Évaluation des politiques et régulations sur l’énergie au Sahel ;


    •Elaboration d’un répertoire des sources d’énergies renouvelables ;

    •Etablissement d’un manuel pour le développement des systèmes d’énergies durables au Sahel ;

    •Elaboration d’un agenda des questions plus importantes concernant les politiques et régulations de l’énergie ;

    •Elaboration d’un projet de statuts d’un réseau régional sur l’énergie pour la réduction de la pauvreté au Sahel ;

    •Organisation d’ateliers de formation et conception de matériels de formation et de conception.

    Présentation et examen de la réunion des experts

    b.2. Le rapport des experts a concerné les points suivants :

    les communications : une synthèse de sept (07) communications a été présentée ; les thèmes dont elles traitent sont les suivants :

    •La problématique de l’énergie au SAHEL ;

    •Les outils et stratégies pour l’élaboration de politiques énergétiques en phase avec les objectifs de réduction de la pauvreté : Cas du Burkina Faso ;

    •Le programme Plateformes Multifonctionnelles : l’énergie pour la lutte contre la pauvreté ;

    •Les difficultés de choix de politiques énergétiques au SAHEL : Réformes, privatisations, politiques en faveur des pauvres ;

    •La contribution des énergies renouvelables à la réduction de la pauvreté ;

    •Le suivi des politiques énergétiques pour la réduction de la pauvreté : choisir les bons indicateurs ;

    •Le bilan de mise en œuvre et perspectives du projet IE4SAHEL.

    Les statuts du réseau

    A l’issue de la présentation, le Conseil des Ministres a apprécié la qualité des documents présentés et a posé des questions d’éclaircissement et de fond.

    Les questions de fond concernent :

     Les synergies entre IE4SAHEL et les projets tels que le programme régional solaire (PRS), le programme régional d’énergie domestique et alternatives au Sahel (PREDAS) du CILSS, le programme régional biomasse Energie (PRBE) de l’UEMOA, l’initiative de la CEDEAO à travers le livre blanc qui ont déjà commencé à intégrer la question de la lutte contre la pauvreté dans leurs approches ;

    L’identification des actions concrètes pour permettre l’accès des plus pauvres aux services modernes de l’énergie dans le contexte sahélien ;

    La mise en place d’une politique harmonisée pour l’abaissement des coûts par une baisse des taxes sur les technologies d’énergies renouvelables (solaire, éolienne…) ;

    L’utilisation des opportunités qu’offrent les conventions de lutte contre la désertification et les changements climatiques (Kyoto, MDP) pour financer les surcoûts des projets Energies renouvelables ;

    La capitalisation des acquis du CILSS dans le domaine de l’énergie ;

    L’ancrage institutionnel du réseau RESENERP ;

    La nécessité d’orienter les missions du réseau vers la promotion des énergies à travers des stratégies opérationnelles ;

    Le financement du réseau RESENERP ;

    La cohérence dans les statuts du réseau.

    Des réponses ont été apportées aux préoccupations soulevées par les ministres :

    la forme du réseau, les aspects juridiques, les procédures de désignation ainsi que le règlement intérieur seront discutés par l’assemblée générale constitutive du réseau ;

    Sur la mise en œuvre des acquis du CILSS, les actions ont été engagées par le PREDAS dans un pays pilote, le Mali, en vue de valoriser le typha par la carbonisation, la fabrication de contreplaqué pour le plafonnage. Le réseau pourrait aider à faire des propositions pour aller de l’avant à partir des acquis ;

    Pour une pleine promotion des énergies renouvelables, il faut qu’à l’image des pays européens, qui en 2004, à Bonn ont adopté le principe d’avoir un ¼ de leurs énergies produites par le renouvelable, les décideurs africains s’engagent à promouvoir les énergies renouvelables ;

    L’ancrage du réseau au CILSS relève du désir de capitaliser les acquis de l’institution.


    III. DECISIONS ET DELIBERATIONS DE LA CONFERENCE MINISTERIELLE

    Après délibération, les ministres chargés de l’énergie des pays membres du CILSS ont décidé de ce qui suit :

    •Le principe de la création du réseau est adopté ;

    •Les missions du réseau seront modifiées pour engager des actions plus concrètes permettant la valorisation et l’exploitation des technologies énergétiques disponibles pour résoudre les problèmes de développement des populations sahéliennes. Les aspects études et recherches seront limitées dans les missions du réseau ;


    •Une mission centrale de plaidoyer pour le développement des technologies à faible coût, accessibles aux populations sera confiée au réseau ;

    •Des initiatives seront prises pou développer les capacités locales pour la fabrication, l’exploitation et la maintenance des technologies d’énergies renouvelables.


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