"C'est une grande déception", a estimé la délégation du Parlement européen à la 15e Conférence des parties (COP 15), à propos de l'accord obtenu à Copenhague. L'issue et la procédure montrent le besoin urgent de réformer les méthodes de travail des Nations-Unies.
"Copenhague constitue seulement une première étape. Nous devons tirer les leçons sur la manière d'améliorer le processus de négociation. Il y a des éléments positifs dans cet accord mais l'UE doit continuer à mettre la pression sur le reste du monde pour parvenir à un accord plus ambitieux, plus tard", a néanmoins déclaré le Président du Parlement européen, Jerzy Buzek, qui a participé aux négociations à Copenhague toute la journée du vendredi.
"L'accord à Copenhague est une grande déception et reporte la protection du climat à une date ultérieure", a déclaré Jo LEINEN (S&D, DE), président de la commission de l'environnement et qui menait la délégation du Parlement européen à Copenhague.
"Une vision à long terme pour 2050 fait défaut et des objectifs à court terme pour 2020 manquent également dans le document final. Les engagements actuels des pays industrialisés ne permettront pas d'atteindre les objectifs en matière de réduction de CO2, formulés par le panel scientifique des Nations-Unies".
Les députés ont déploré le fait que "l'accord de Copenhague" ne soit pas un document contraignant et "reconnaisse" seulement la nécessité de limiter la hausse de température à 2 degrés. Les pays riches devraient s'engager à mobiliser 100 milliards de dollars d'ici 2020 afin d'aider les pays en voie de développement à faire face aux conséquences du changement climatique. Cet accord comprend également une méthode de contrôle des réductions d'émissions de CO2 des pays industrialisés.
La Chine et les Etats-Unis sont les principaux responsables de ce faible accord, a estimé Jo Leinen. "Les Etats-Unis n'ont pas réussi à adapter leurs objectifs de réduction aux besoins mondiaux. La Chine a refusé de signer un traité avec des obligations internationales", a-t-il affirmé, ajoutant que "la Conférence de Copenhague a démontré une grande insatisfaction et inefficacité de la méthode des conférences des Nations-Unies. Une réforme approfondie du processus de prise de décision au sein des Nations-Unies devient d'une urgente nécessité".
"C'est une claque pour le monde. Ces négociations ont été marquées par un manque de confiance. Certains pays en voie de développement ont bloqué les pourparlers sans contribuer de manière positive au texte. Pour les négociations futures, il sera essentiel de surmonter ces difficultés", a déclaré le Vice-président de la délégation du PE au COP 15, Karl-Heinz FLORENZ (PPE, DE).
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