Sur l'invitation de la Commission européenne, 170 experts se sont rencontrés aujourd'hui à Bruxelles pour discuter de la manière dont l'UE pourrait améliorer sa lutte contre le trafic des espèces sauvages.
Cette conférence a marqué le terme d'une consultation publique qui avait été lancée le 7 février par une communication de la Commission [COM (2014) 64 final]. L'initiative de la Commission s'inscrit dans un contexte de forte augmentation du trafic des espèces sauvages, au niveau mondial, au cours des dernières années; celui-ci a atteint un niveau qui menace la survie de certaines espèces menacées et fragilise la bonne gouvernance, ainsi que le développement durable. La criminalité organisée est fortement impliquée dans cette activité lucrative, y compris sur le territoire de l'UE.
M. Janez Poto%u010Dnik, membre de la Commission chargé de l'environnement, qui a ouvert la conférence, a déclaré à ce propos: "Les dommages occasionnés par le trafic des espèces sauvages sont énormes et les actions que nous menons pour le combattre pied à pied doivent être à la mesure de la gravité de la situation." M. Poto%u010Dnik a également relayé un message de Mme Cecilia Malmström, membre de la Commission chargée des affaires intérieures: "Le trafic des espèces sauvages peut se révéler particulièrement rentable, d'autant que les risques de détection et les sanctions applicables sont plus faibles que pour le trafic de stupéfiants, par exemple. Nous devons renforcer notre lutte contre ce crime environnemental."
Les discussions ont porté sur les moyens de renforcer l'application de la législation dans l'Union européenne et de lutter plus efficacement contre la criminalité organisée, ainsi que de renforcer le caractère stratégique du rôle de soutien de l'UE, sur le plan de la diplomatie et du développement, dans la lutte contre les crimes touchant la faune sauvage.
Les participants à la conférence, qui se poursuivra demain par des ateliers spécialisés, sont venus de 26 États membres, ainsi que des pays sources et des pays de destination d'Afrique, d'Asie et des Amériques. Des organisations internationales de premier plan, comme Europol, Eurojust, Interpol, différents organismes des Nations unies et la Banque mondiale, étaient également représentés. Quant à la société civile, elle a aussi participé activement, par l'intermédiaire de plus de vingt organisations différentes. Le Parlement européen a réitéré son appel en faveur d'un plan d'action de l'Union européenne contre le trafic des espèces sauvages.
Pour la première fois, des représentants de tous les secteurs administratifs concernés (affaires étrangères, développement, environnement, affaires intérieures et justice) se réunissaient avec les acteurs de toute la chaîne d'application de la législation. De fait, il est apparu nécessaire d'élaborer une stratégie plus globale en matière de lutte contre un phénomène qui est devenu un problème complexe et sérieux relevant du crime organisé, ainsi qu'une menace pour le développement durable.
Les experts ont relevé un certain nombre de difficultés qui se posent, au niveau de l'Union, en matière d'application de la législation. Il s'agit notamment du manque de ressources, d'une coopération insuffisante entre agences, du caractère peu dissuasif des sanctions en vigueur dans certains États membres et de l'absence de données fiables permettant d'analyser toute la portée du problème. Ils ont également discuté des moyens de renforcer encore la coopération entre États membres dans les dossiers transfrontaliers. En ce qui concerne la criminalité organisée, ils ont aussi souligné la nécessité de retracer le parcours des revenus illicites provenant du trafic des espèces sauvages.
Pour mieux soutenir les efforts consentis au niveau mondial en matière de lutte contre le trafic des espèces sauvages, les experts ont insisté sur la nécessité d'améliorer l'application de la réglementation internationale existante et sur l'importance des actions diplomatiques à haut niveau en direction des pays touchés par ce fléau. Ils ont également débattu des moyens de maximiser la coopération internationale en ce qui concerne les enquêtes et les sanctions à l'encontre des réseaux organisés transnationaux, ainsi que de la meilleure manière d'intégrer la criminalité liée aux espèces sauvages aux priorités des donneurs en matière d'aide à la coopération au développement.
La Commission analysera attentivement toutes les recommandations formulées par les experts dans le cadre de la consultation et lors de la conférence d'aujourd'hui, afin de revoir sur cette base les politiques et les mesures en vigueur.
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