La Commission européenne explique, concernant le développement durable, que celui-ci «correspond à la satisfaction des besoins de la génération actuelle sans compromettre la satisfaction des besoins des générations suivantes.» La vision d'un développement progressif et durable de la société humaine est l'une des pierres angulaires de l'Union européenne et il convient donc d'en tenir compte dans nos décisions, également lorsqu'il est question de la problématique de l’huile de palme.»
Cela ne fait même pas 20 ans que l’huile de palme est devenue l’huile la plus utilisée au monde mais également l'une des principales causes de la dévastation à grande échelle de divers écosystèmes des régions tropicales. Les îles de Sumatra et de Bornéo, en Indonésie, sont entrées dans l'histoire, avec cette matière première, comme les exemples de déforestation la plus rapide dans l'histoire de l’humanité. Malheureusement, la rapidité sans précédent de l'essor de ce secteur industriel a masqué toutes les menaces qui vont de pair avec la mise en œuvre massive de monocultures. Avec le temps, on découvre désormais que les risques ont été sous-évalués et on s’aperçoit des problèmes qui accompagnent la culture démesurée et presque déréglementée de cette plante.
Les écosystèmes tropicaux, en particulier les forêts humides, qui ne constituent que 7 % de la végétation mondiale, sont soumis à une pression sans précédent dans l'histoire de l’humanité et l’on assiste à la perte, non seulement d'une végétation de très grande valeur, mais également de nombreuses espèces animales qui, dans certains cas, n'ont même pas encore été découvertes. Cependant, les retombées de la culture d’huile de palme ne se limitent pas aux forêts humides. Les écosystèmes marins adjacents sont également soumis à une pression croissante, on observe une perte irrémédiable de nappes phréatiques, l'assèchement de cours d'eau, des incendies massifs de forêts tropicales et de tourbières et le changement global du climat dans les régions incriminées, et, partant, un changement du climat mondial. Ces bouleversements n’ont pas seulement une incidence sur la faune et la flore tropicales, mais également sur les populations locales, dont l'existence est étroitement liée à ces écosystèmes. L’huile de palme se trouve ainsi au centre de nombreux conflits sociaux et économiques. Le rythme auquel ces changements se produisent est alarmant et demande donc une réaction immédiate.
L'Union européenne est le troisième débouché pour l’huile de palme et elle est donc un acteur capital dans les pays tropicaux qui cultivent celle-ci. En outre, les institutions financières européennes sont l'un des plus grands investisseurs dans ce secteur, et elles portent donc une part de responsabilité dans la façon dont leurs ressources sont employées. Il est utile de mentionner que de nombreux acteurs sont à l'origine des problèmes et qu'ils portent donc une responsabilité partagée. L'Union européenne et ses États membres, qui sont acteurs de cette situation, devraient assumer cette responsabilité en s’attaquant au problème de front et en prenant des mesures qui permettront d'améliorer une situation actuellement critique.
Les Nations unies ont élaboré un plan d'action pour le développement durable à l’horizon 2030, dans lequel elles énoncent 17 objectifs fondamentaux à atteindre dans ce délai. La problématique de l’huile de palme, qui concerne la totalité des 17 objectifs mentionnés, est particulièrement liée, cependant, aux objectifs 2, 3, 6, 14, 16, 17 et, surtout, 12, 13 et 15. Cela illustre le caractère fondamental de la question de l’huile de palme et la raison pour laquelle il est urgent de se pencher sur ce dossier et de chercher des solutions satisfaisantes et inscrites dans la durée.
[ODD2030]
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