Plus de 300 000 familles françaises bénéficieraient d'une aide sociale pour régler leurs factures d'énergie, et rien qu'à Marseille, elles seraient plus de 8 000. Un chiffre qui ne serait que la partie visible de l'iceberg selon les acteurs de terrains, car beaucoup de personnes en situation de précarité énergétique ne se manifestent pas, quitte à se serrer la ceinture. Couper le chauffage, ou se priver sur d'autres postes de dépenses, c'est parfois le dilemme de ces nouveaux précaires.
Électricité , gaz, fuel, eau : nous ne sommes pas tous égaux devant nos factures. En 2006, une enquête de l'Insee révélait que les ménages les plus pauvres consacraient 15% de leurs revenus aux dépenses énergétiques, contre seulement 6% pour les plus riches. " C'est pour cela qu'il faudrait un " bouclier énergétique ", sorte de plafond pour les ménages à bas revenus ", clame Fathi Bouaroua, de la Fondation Abbé Pierre, qui a su médiatiser la notion de précarité énergétique en 2005, avec le manifeste " Habitat, précarité sociale et énergie ". Depuis, les acteurs du logement, de l'action sociale et de l'énergie se sont regroupé autour du Rappel, le réseau d'acteurs précarité, énergie, logement, financé par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et la Fondation Abbé Pierre.
Un nouveau pas a été franchi le 5 mai dernier avec le Grenelle 2 qui esquisse une définition de la précarité énergétique : " éprouve(r)
dans son logement des difficultés particulières à disposer de la
fourniture d'énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins
élémentaires en raison de l'inadaptation de ses ressources ou de ses
conditions d'habitat. "
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