source: campagnes et environnement
En France, les éleveurs de porcs, quelle que soit leur technique de production (conventionnelle, biologique, ou sous label), pratiquent la castration chirurgicale des porcelets mâles. L'intérêt de cette pratique n'est pas la rentabilité économique mais la qualité gustative du produit final. Pour autant, soucieux du bien-être animal, l'interprofession porcine étudie les voies pour tenter de remédier à cette opération.
" L'arrêt de la castration chirurgicale pose avant tout un problème de commercialisation " explique Caroline Tailleur, chargée de mission à la FNP, Fédération nationale porcine. " Les mâles non castrés accumulent en effet dans leurs graisses des dérivés de testostérone, androsténone et scatol, qui induisent des odeurs d'urine à la cuisson. La castration est donc pratiquée pour éviter au consommateur de pâtir de ces goûts désagréables et empêcher un risque important d'impact d'image sur la consommation de porc ".
L'interprofession porcine Inaporc s'intéresse de près à
ce sujet et a signé dès fin 2010 la déclaration européenne d'intention
sur les alternatives à la castration chirurgicale des porcs. " Il s'agit
d'une démarche volontaire de notre part d'anticiper une attente
sociétale sur le bien-être animal. Le consommateur n'est que très
rarement au courant de cette pratique et n'impose donc pas d'exigence
particulière en la matière mais la filière veut être proactive sur le
sujet car le bien-être de leurs animaux est essentiel pour les éleveurs "
détaille Caroline Tailleur.
" En France, depuis le 1er janvier 2012, le cahier des charges QT, qualité-traçabilité, appliqué par les éleveurs porcins, oblige de traiter la douleur consécutive à la castration chirurgicale par l'administration d'anti-inflammatoires. La déclaration d'intention européenne prévoit également l'abandon d'ici le 1er janvier 2018 de la castration chirurgicale à condition de trouver des méthodes fiables de détection des odeurs de verrat. Produire du porc mâle entier peut se révéler intéressant en termes de gain de performance et de productivité. Pour palier le problème d'odeurs, de nombreuses études en Europe et en France sont en cours, notamment celles menées sur la sélection génétique, les conditions d'élevage et l'alimentation animale par l'Ifip, institut technique du porc ". Les efforts de la filière porcine rejoignent ainsi les attentes des défenseurs des animaux de ferme.
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