Tous
les acteurs du secteur hôtelier le savent, le traitement du linge dans
un hébergement touristique est un poste important à plusieurs niveaux :
la satisfaction du client, qui recherche un niveau de propreté et de
qualité irréprochables ; le coût de traitement du linge, souvent premier
poste de charge variable des hébergements touristiques ; et l'impact
environnemental induit par le nettoyage quotidien d'un grand nombre de
produits textiles.
En
s'appuyant sur les travaux réalisés lors de l'affichage environnemental
des hébergements touristiques, le traitement du linge hôtelier
représente sur la France : 470 000 tonnes de CO2 émises par an (soit
l'équivalent d'une ville de 64 000 habitants telle que Quimper ou
Levallois-Perret), plus de 10 million m3 d'eau par an (soit les besoins annuels de 200 000 français) et 15 000 tonnes de produits lessiviels.
Fort
de ce constat, les acteurs économiques de la filière se sont organisés
dans un projet commun pour imaginer les futurs services de nettoyage de
linge sobres sur le plan environnemental, justes au niveau économique et
satisfaisants la qualité perçue du consommateur.
Ce projet a été initié cet été et intègre l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur :
- Les
hôteliers : plusieurs hôtels participent pour tester auprès de leurs
clients les solutions imaginées collectivement lors du projet.
L'Association des Professionnels Indépendants de l'Industrie Hôtelière
(APIIH) pilote de l'action a rassemblé plusieurs hôtels dans le projet :
l'Hôtel La Pérouse et l'Hôtel Amiral (Nantes), le Clarion hôtel Château
Belmont (Tours) et l'Hôtel Holiday Inn Bernin (Grenoble) - d'autres
établissements pourront rejoindre le projet
- Les
blanchisseurs de linge : représentés sur toute la France, notamment au
sein du Cercle du Propre. Ils auront pour mission de travailler à
l'optimisation, la recherche et l'application de nouveaux procédés de
nettoyage du linge. Participent au projet les blanchisseries suivantes :
Blanchisserie Bargues (82), Blanchisserie du Maine (53), Blanchisserie
Boisset (15), BMB (Blanchisserie Morel Bordet-38), BTM (49), Lavox (36)
et Lingenet (25).
- Tissus
Gisèle représente les fabricants de textile. La dernière société de
tissage et confection française de linge plat aura à coeur de proposer
des textiles innovants et des procédés de traitement qui permettront une
réduction des impacts par un possible allongement de la durée de vie et
des économies lors du nettoyage du linge.
- Ecolab :
fabricant de produits lessiviels dont la principale usine est basée à
Châlons-en-Champagne, Ecolab aura en charge de proposer des produits
pouvant réduire les impacts lors du traitement du linge (baisse de la
température par exemple).
- Des
centres techniques et bureaux d'études tels que l'IFTH, le CTTN-Iren et
EVEA Tourisme, qui distilleront leurs connaissances sur les thématiques
du textile, du nettoyage et de l'éco-conception, appuieront les acteurs dans le projet.
Les
retombées attendues de ce projet sont nombreuses : commercialisation de
nouvelles prestations, réduction ambitieuse des impacts
environnementaux, baisse des coûts futurs (ou du moins, maintien des
prix dans un contexte de hausse du prix de l'énergie, de l'eau et des
matières premières), premiers pas vers un écolabel, et bien sûr,
reconnaissance par le grand public d'une manière différente, positive,
de parler de développement durable.
Dans ce cadre, l'ADEME Pays de la Loire et l'Agence de l'Eau Loire Bretagne n'ont pas hésité à financer le projet en partie.
Prévu
pour une durée de 18 mois, le projet se ponctuera par l'organisation
d'une journée technique pour les professionnels. Il serait en effet
dommage de ne pas diffuser les principaux enseignements de ce projet
innovant.