A l’occasion de la clôture de la journée nationale sur l'agroforesterie, organisée le 1er décembre au ministère de l'Agriculture, Stéphane Le Foll a insisté sur le rôle des systèmes agroforestiers dans le développement de l’agriculture. Diverses initiatives ont déjà vu le jour dans le domaine mais cette pratique est encore trop méconnue.
Les systèmes de culture et d’élevage ont de nombreux atouts, d’abord économiques, via le renforcement de la compétitivité du secteur agricole et l’amélioration de la rentabilité économique des exploitations.
Les avantages sont aussi écologiques, comme l’a fait remarquer le ministre de l’Agriculture : les systèmes agroforestiers permettent de protéger la biodiversité, de contribuer à la lutte contre le changement climatique, d’assurer une gestion plus durable des ressources en eau ou encore d’empêcher l’érosion des sols.
D’où l’invitation du ministre à « créer des itinéraires reproductibles, utiles pour les agriculteurs ». Le pays est désormais pourvu d’un réseau mixte technologie (RMT) qui devrait s’attacher prochainement les services d’un observatoire national ayant pour vocation le recensement des initiatives en faveur de l’agroforesterie et l’identification des compétences d’acteurs éventuels.
Il s’agit également pour le RMT de lister les différents programmes de recherche existants dans le but de les mutualiser et d’élaborer des orientations de Recherche et Développement communes à moyen et long terme.
L’autre chantier de taille du réseau consiste dans l’évolution des mentalités, durant ces dernières années ayant prévalu l’abattement des arbres pour laisser place à la mécanisation. L’idée est de créer du lien avec les agriculteurs afin de pouvoir dialoguer et mettre en garde contre ce qui est un mauvais calcul économique.
D’ici fin 2014, la mission ministérielle conduite par le CGAER rendra le bilan de ses observations qui devraient confirmer ce qu’il convient déjà de mettre en place : "Il faut mettre en place des indicateurs pour suivre l'évolution des systèmes agroforestiers, a fait savoir Philippe Balny, ingénieur général au CGAER.
« Certains systèmes disparaissent ou régressent, comme les bocages. Certes, il faut subventionner la création de nouveaux systèmes en agroforesterie, mais il faut aussi veiller au maintien de l'existant. Il est très difficile de reconstituer un bocage, cela peut prendre des années ».
Pour le moment, sur le plan de la réglementation, l’agroforesterie n’est pas pleinement éligible aux aides de la PAC et de nombreux freins empêchent encore cette complète éligibilité. Elle pourrait permettre, outre des aides directes dans le cadre de la PAC, des aides indirectes pour le développement rural.
Communiqué du Ministère (1042 hits)