Le projet hydrolien de Paimpol, au large de Ploubazlanec et de l’île de Bréhat (Côtes-d’Armor), initié en 2008 par EDF, est sur le point d’aboutir. Le délégué régional de l’entreprise, Vincent Denby-Wilkes, a annoncé le 9 avril le déploiement de la première hydrolienne équipée du poste de conversion et son raccordement au réseau à l’automne.
Les premiers kWh (kilowatts-heure) seront produits avant la fin de l’année par une turbine de 16 mètres de haut et 850 tonnes, qui va être placée à 35m de profondeur afin de tester sa bonne tenue dans les conditions difficiles du milieu marin. Le pourvoyeur d’énergie français prévoit à terme la production de 500 kWh, pouvant alimenter de 1000 à 1500 foyers en électricité.
C’est une première technologique pour EDF Energies Nouvelles, la filiale d’EDF dont le développement est principalement centré sur l’éolien terrestre et maritime. Vincent Dendy-Wilkes s’enthousiasme de cette prouesse: « C’est comme de brancher une prise sous l’eau de mer ! Il a fallu relever des défis technologiques incroyables avant de se lancer dans du préindustriel. »
En comparaison avec le développement de la turbine éolienne qui utilise la force du vent, son équivalent marin, la turbine hydrolienne, a encore peu été exploité. Pourtant, EDF estime le potentiel européen hydrolien exploitable à environ 12,5 GW, soit l'équivalent de 12 réacteurs nucléaires. De plus, la Franceposséderait 20 % de ce potentiel, essentiellement en Bretagne.
Dans la catégorie des courants marins, ce sont les courants de marée qui semblent présenter les caractéristiques les plus favorables à la production d’électricité et qui en conséquence concentrent pour le moment l’essentiel de la recherche scientifique et technologique. Ces courants possèdent les avantages significatifs d’être d’une part parfaitement prédictibles, car ils dépendent uniquement de la position relative de la lune et du soleil, et d’autre part, de se trouver à proximité des côtes, ce qui en facilite l’exploitation. Mais surtout, l’intensité des courants de marée dépassent de loin les autres courants globaux, ce qui permet d’augmenter de manière exponentielle la puissance générée pour la production d’énergie.
EDF a aujourd’hui une capacité de production de 21,9GW en hydroélectricité et de 7GW pour ses autres activités dans les énergies dites « vertes » que sont le solaire, l’éolien ou encore la biomasse. Le groupe a tout intérêt à continuer sur cette voie si on se fie à la loi sur la transition énergétique, qui, dans sa version débattue en ce moment à l’Assemblée Nationale, vise à augmenter la part des énergies vertes dans la consommation française à 32% d’ici 2030.