Bora-Bora, une île de Polynésie française située au nord-ouest de Tahiti et très prisée des touristes, considérée comme un paradis sur terre, est confrontée depuis quelques années à une pression croissante en termes de consommation d'eau potable et d'évacuation des eaux usées depuis une trentaine d’années. Ceci s'explique notamment par la baisse des précipitations, surtout depuis 2000, le développement du tourisme, ainsi que la croissance démographique.
En effet, en 1990, l'augmentation régulière de la consommation d'eau potable et des volumes d'eaux usées liées à la croissance de l'industrie touristique a incité Bora-Bora à lancer un grand projet, le projet Biogreen 300, mis en œuvre par la société française ETIA (Evaluation Technologique, Ingénierie et Applications). Son objectif consiste à adapter la gestion de l'eau aux divers besoins actuels et futurs de sa population. Cette démarche en faveur du développement durable a été initiée par son maire Gaston Tong Sang, très impliqué dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable édictés par l’ONU. La municipalité a lancé un grand projet de gestion durable et durable de l'eau. A travers des partenariats public-privé, l'île a décidé de créer un service d'eau potable, suivi d'un système d'assainissement et de traitement des eaux, et enfin le recyclage des eaux usées traitées.
Bora Bora est désormais la seule commune polynésienne à disposer d'un système de traitement des eaux usées. Avec la mise en place d'un traitement à la pointe de la technologie, utilisant des membranes d'ultrafiltration, Bora Bora produit une eau recyclée de grande qualité et évite le gaspillage. Des moyens importants ont également été déployés pour optimiser les performances des réseaux de distribution et éviter ainsi tout gaspillage. L’île constitue aussi un modèle pour d’autres îles qui font face aux mêmes problèmes liés au manque d’eau potable. En alliant la technologie à son projet de développement durable, l’exemple de Bora Bora nous montre que les innovations ne sont pas nécessairement néfastes à la promotion du développement durable. Bien au contraire, lorsque les investissements liés aux innovations bénéficient à l’environnement et aux populations locales, ces investissements contribuent directement au développement durable.
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