La troisième enquête « Qualité de l’environnement et comportements environnementaux » menée en 2019 en Suisse, continue de mettre en avant une plus grande conscience écologique chez les femmes que les hommes. Trois femmes suisses sur dix qualifient la qualité de l’environnement comme étant d’une grande importance sur leur qualité de vie, contre deux chez les hommes. Près de 65% des femmes interrogées considèrent la pollution comme un problème important, contre 56% chez les hommes. Les différences sont faibles mais penchent irrémédiablement vers le sexe féminin. A quoi est dû ce phénomène ?
De nombreuses études se sont penchées sur cette question de la plus grande conscience écologiste des femmes. Plusieurs hypothèses ont été formulées.
Une première explique le phénomène au travers des traits de caractère typiquement féminin. Si originalement les femmes et les hommes n’ont pas de traits de caractère nécessairement défini, la société accole un qualificatif genré à certains d’entre eux. En conséquence, l’empathie, la solidarité et la pensée à long terme, seraient plus naturellement enseignées aux femmes qu’aux hommes. Ces traits qui seraient conceptualisés comme féminins, seraient plus propices à la question écologique.
Une deuxième tentative d’explication se tourne vers un trait considéré comme typiquement masculin : la virilité. Cette explication très complémentaire à la première, insiste sur le fait que les comportements écolo seraient moins « virils ». En conséquence, les hommes auraient tendance à privilégier des modes de vie non-écolos afin de se conformer à ce qui est attendu d’eux. A noter, des études ont démontré que les hommes étaient disposés à acheter des produits écolo lorsque ceux-ci leur sont vendus en jouant sur leur virilité (super-papa, l’homme fort de la maison…). Ce point nous dirige vers l’explication la plus prisée.
En effet, une troisième explication gagne sensiblement en importance depuis quelques années et celle-ci pointe du doigt l’influence du marketing. Dans un rapport publié en 2018 sur les modes de consommations, Jack Duckett, expert sur le sujet, explique que les femmes en moyenne continuent de « conserver la gestion du foyer ». En conséquence, les services marketings ont eu tendance à tenter de sensibiliser les femmes à l’importance de l’écologie pour écouler leurs produits. Par exemple, les publicités sur les produits d’entretien écolo, s’adressent presque exclusivement aux femmes.
D’autres explications ont également tenté de mettre en avant que les femmes seraient plus impactées par le changement climatique et qu’en conséquence, celles-ci seraient plus sensibilisées à ses dangers. Quelle que soit la raison qui explique cette disparité entre les hommes et les femmes, celle-ci se vérifie et mérite d’être gardée à l’esprit, afin d’intégrer cette donnée dans l’élaboration de plan d’action et de programme de sensibilisation à l’écologie.