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Les anciens présidents du Ghana et du Brésil lauréats du Prix mondial de l'alimentation



  • Par Kathryn McConnell
    Rédactrice

    Washington - Les anciens présidents du Ghana, John Agyekum Kufuor, et du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, ont accepté le Prix mondial de l'alimentation lors d'une cérémonie tenue le 13 octobre à Des Moines, capitale de l'État agricole de l'Iowa.

    " Les présidents Kufuor et Lula da Silva ont établi des critères élevés pour les autres dirigeants du monde par leurs actions visant à accroître la production alimentaire et à assurer à leur population, en particulier les enfants, une alimentation satisfaisante ", a déclaré le gouverneur de l'Iowa, M. Terry Branstad, lors de cette cérémonie qui s'est déroulée au Capitole de Des Moines, siège de l'Assemblée de l'État.

    En 2000, l'Organisation des Nations unies a adopté divers objectifs à atteindre d'ici 2015, dont celui de réduire de moitié la pauvreté et la faim dans le monde. Cependant, divers facteurs défavorables, notamment des hausses des prix alimentaires, des événements climatiques extrêmes et des épreuves politiques ont gonflé à un milliard le nombre de personnes atteintes d'une faim chronique. Or, le Ghana et le Brésil font exception à cette mauvaise tendance : ils figurent parmi les premiers pays à pouvoir prévoir de dépasser l'objectif de réduction de la faim, grâce aux efforts de leurs deux anciens présidents, selon la Fondation du Prix mondial de l'alimentation.

    " J'accepte ce prix en toute humilité, non seulement pour moi-même, mais pour le peuple ghanéen ", a déclaré M. Kufuor, qui a présidé aux destinées de son pays de 2000 à 2008. Il a en particulier dédié le prix aux petits agriculteurs : " C'est sur leurs épaules que pendant longtemps le Ghana est demeuré le premier producteur mondial de cacao. " Durant sa présidence, M. Kufuor a résolument accordé la priorité à la politique agricole nationale, si bien que pendant ces années, la production ghanéenne de cacao a doublé et celle de produits alimentaires a considérablement augmenté. Le Ghana est actuellement le deuxième producteur mondial de cacao.

    M. Kufuor a également lancé un programme visant à assurer au moins un repas par jour aux enfants scolarisés âgés de 4 à 14 ans, et surtout aux filles. À la fin 2010, plus de 1 million de ces écoliers avaient profité de ce programme. Pendant cette période, le Ghana est devenu le premier pays d'Afrique à réduire effectivement de moitié la proportion de la population souffrant de la faim.

    Enfin, M. Kufuor a encouragé les investissements étrangers au Ghana durant sa présidence. Grâce en partie à ses actions, l'économie nationale du pays a quadruplé pendant sa présidence.

    La démocratie, c'est aussi du pain sur la table

    La faim " est le véritable ennemi contre lequel tout dirigeant devrait faire la guerre ", a déclaré pour sa part M. Lula da Silva, qui a rempli deux mandats à la présidence du Brésil avant de la quitter au début de 2011. Selon lui, la réduction de la faim est un outil du développement économique, scientifique et technique aussi bien qu'un moyen de renforcer la démocratie : " La démocratie, c'est aussi la capacité de chacun d'entre nous de manger matin, midi et soir ", a-t-il affirmé.

    Lula da Silva a réuni les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé autour de trois grands objectifs : assurer davantage d'accès de la population à la nourriture, augmenter les revenus en milieu rural et accroître le taux de scolarisation dans l'enseignement primaire. Ces initiatives sont devenues les éléments de l'une des politiques de sécurité alimentaire qui ont donné les meilleurs résultats dans le monde, affirme la Fondation du Prix mondial de l'alimentation.

    Le programme brésilien Bolsa Familia, lancé par le gouvernement da Silva, a profité à plus de 12 millions de familles en leur garantissant un revenu minimum et en leur donnant accès aux biens et services de base.

    S'attaquant plus précisément à la faim dans son pays, M. Lula da Silva a démarré en 2008 un programme de promotion de la production alimentaire dans les exploitations agricoles familiales. Dans le cadre d'un autre programme, l'État brésilien s'est mis à acheter directement des produits alimentaires aux agriculteurs locaux pour les distribuer à ceux qui en avaient besoin, par l'intermédiaire des écoles, des cantines populaires et d'autres centres. Un programme national a réduit la malnutrition des enfants en assurant des repas sains aux écoliers de tous les niveaux de l'école publique. Au moment où M. Lula da Silva a quitté le pouvoir, 93 % des enfants et 82 % des adultes au Brésil mangeaient trois repas par jour.

    Cette année marque le 25 % anniversaire du Prix mondial de l'alimentation, qui reconnaît les auteurs de véritables percées visant à améliorer la qualité, la quantité et la disponibilité des aliments dans le monde. La cérémonie coïncidait avec le Dialogue Borlaugh, conférence de trois jours sur le développement agricole qui a attiré à Des Moines un bon millier de spécialistes internationaux, dont le ministre américain de l'agriculture Tom Vilsak et le sous-secrétaire d'État aux affaires économiques, énergétiques et commerciales José Fernandez.

    Kenneth Quinn, directeur de la Fondation du Prix mondial de l'alimentation, avait annoncé les deux lauréats de cette année lors d'une cérémonie précédente tenue en juin au département d'État, à Washington.

    Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html
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