L’Agence pour l’Economie et la Maîtrise de l’Energie (AEME) va lancer un audit des polices d’abonnement de l’Etat. Cette mesure entre dans le cadre du programme d’analyse, de suivi et de réduction des dépenses d’électricité du secteur (Sardel) lancé hier.
L’Etat veut réduire sa facture d’électricité d’au moins 10% par an, environ 1 milliard 700 millions de francs Cfa. Au niveau central, le gouvernement paie 22 milliards par an et au niveau déconcentré, la facture est à 30 milliards. Le directeur de l’Agence pour l’Economie et la Maîtrise de l’Energie (AEME), Birame Faye, à qui la mission a été confiée, a lancé hier le programme d’analyse, de suivi et de réduction des dépenses d’électricité du secteur public (Sardel). L’AEME va ainsi dans un premier temps procéder à un audit d’environ 7 000 polices, c’est-à-dire tous les bâtiments où l’Etat a des bureaux. Ce contrôle va prendre une année. D’après le directeur technique de l’AEME et coordonnateur du programme, il s’agit de voir qui et comment l’électricité est utilisée dans les bâtiments publics. Il peut arriver que l’Etat continue de payer pour un bâtiment qu’il a quitter ou que l’énergie consommée ne soit pas pour les besoins de l’administration ou que les capacités contractées soient au-dessus des besoins réels, a-t-il fait savoir. Par la suite, un certain nombre de mesures pour alléger la facture en électricité des services de l’Etat vont être prises. Elles s’articuleront autour de la rationalisation de l’utilisation de l’énergie qui élimine les niches de gaspillage, l’efficacité énergétique dans tous les secteurs d’activité et la diversification qui fait un recours accru aux énergies renouvelables.
«L’objectif de ce programme est de mettre en œuvre un ensemble d’activités qui visent principalement à réduire le coût unitaire de l’électricité sur les polices d’abonnement public», précise M Faye.
Dans ce programme, l’Aeme bénéficie de l’assistance technique de l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD). «Notre principal contribution est en termes de mise à contribution d’expertise. Nous nous basons sur des expériences qui ont déjà été prises par le passé. Nos experts ont déjà pu évaluer ce genre de programme, démontrer qu’il est possible de réduire les coûts de facturation de l’électricité d’un minimum de 10%. C’est notre objectif actuel dans ce programme. C’est des procédés déjà codifiés, déjà connus. C’est une question de mathématiques, de statistiques, de suivi en termes d’informations. Nous avons d’ailleurs un programme d’élaboration d’un système d’information énergétique qui, en parallèle avec ce programme, va beaucoup aider», explique Michel Lacharité, représentant de l’IFDD. Il a ajouté que le but est aussi de «bâtir et renforcer les capacités nationales autour du savoir et du savoir-faire».
Au-delà de ce programme, souligne Birame Faye, l’Aeme veut mettre à la disposition des ménages et industries sénégalaises plus de trois millions de points lumineux, des lampes basse consommation ou des lampes à économie d’énergie en remplacement des lampes incandescentes. Pour éliminer les lampes à incandescence, l’Aeme est en train de faire un travail sérieux avec la douane pour que le contrôle se fasse de façon plus rigoureuse aux frontières du pays, a confié M. Faye. En décembre, a-t-il annoncé, un programme national pour une campagne de sensibilisation et d’information sur les économies d’énergie va être lancé. Tous les moyens respectueux de l’environnement sont les bienvenus, a-t-il soutenu.
Lequotidien.sn
[francophoniedakar2014]
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28/02/24 à 08h28 GMT