Dans cette région affectée par le conflit avec Boko Haram, 11 millions de personnes ont actuellement besoin d’une assistance humanitaire immédiate, dont 7,1 millions qui se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire aigue, a alerté le haut responsable ousien de passage a l’ONU récemment.
« J’aurais voulu avoir de bonnes nouvelles, mais je n’en ai pas », a déclaré Toby Lanzer lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’ONU à New York, sur la situation humanitaire qui prévaut dans le nord du Cameroun, l'ouest du Tchad, le sud-est du Niger, nord-est du Nigéria.
Le Coordinateur régional humanitaire a expliqué que le terme «insécurité alimentaire aigue » est un terme très technique qui signifie que les gens « survivent » sans même un repas par jour.
Sur les 7,1 millions de personnes souffrant d’une insécurité alimentaire sévère, 515.000 sont des enfants qui peuvent perdre leur vie a affirmé le Sous-secrétaire général de l'ONU.
Toby Lanzer a témoigné qu'il s'était rendu dans des villages récemment « ou il n'y avait aucun enfant de l'âge de deux, trois ou quatre ans », car ceux-ci avaient perdu la vie.
Le Coordinateur a souligné que l’ONU travaille sur le terrain en étroite collaboration avec les autorités du Cameroun, Tchad, Niger and Nigéria pour répondre à cette crise humanitaire principalement provoquée par les activités de Boko Haram qui ont déplacé au moins 2,5 millions de personnes dans toute la région.
La communauté internationale se réunira le 24 février prochain à Oslo, en Norvège, pour attirer la lumière sur la « tragédie qui se déroule sous nos yeux » dans le nord-est du Nigéria et la région du Bassin du lac Tchad.
« Oui nous devons trouver de l’argent. J’espère que la conférence d’Oslo est une étape qui nous amènera davantage dans cette direction », a dit le Représentant humanitaire pour le Sahel.
« Je fais vraiment appel à la communauté internationale d'arrêter d'insister que 'c'est le Nigéria, le Nigéria est un pays riche, il peut résoudre ce problème lui-même », a déclaré Toby Lanzer ajoutant « Je ne connais pas un seul pays qui pourrait faire face à une situation comme celle dans le nord-est du Nigéria qui par extension touche aussi tout le Bassin du lac Tchad».
Les agences de l’ONU et les organisations non-gouvernementales sur le terrain demandent actuellement un peu plus d’un milliard de dollars afin de fournir une aide humanitaire dans la région en 2017.
« C’est une somme conséquente d’argent », a reconnu le responsable humanitaire onusien. « Mais lorsque l’on compare le niveau des besoins, nous pensons que c’est très peu et qu’il s’agit d’une réponse efficace face au très haut niveau de souffrance actuellement en cours dans la région », a-t-il précisé.
[ODD2030-01], [ODD2030-02]
19/11/24 à 15h53 GMT