« Oser », c’est le maître mot de ce que les économistes et d’autres acteurs du développement considèrent depuis peu comme la solution au chômage massif des jeunes en Afrique : l’entrepreneuriat jeune. Vu comme facteur de développement et de création de richesses, l’entrepreneuriat des jeunes se présente aujourd’hui comme une des portes de sortie du marasme économique et social dans lequel les pays africains en général et ceux de l’Afrique Sub-saharienne en particulier sont plongés depuis la crise des années 1980. Cette crise qui a fragilisé l’Etat providence qui avait été instauré grâce à la manne pétrolière et qui a poussé beaucoup d’économies à solliciter le secteur privé dans le cadre d’un partenariat public-privé. L’objectif ici est d’endiguer le phénomène de chômage des jeunes par la création des entreprises permettant leur auto-emploi.
Dans beaucoup de pays en Afrique, des programmes de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes dans plusieurs domaines qualifiés de porteurs, comme l’agriculture et l’économie numérique, ont été mis en place avec des mesures incitatives d’accompagnement et d’appui des porteurs de projets. Malgré cette batterie de mesures visant à promouvoir et dynamiser l’entrepreneuriat chez les jeunes africains, des freins et des pesanteurs existent encore et ont une grande influence sur la dynamique entrepreneuriale sur le continent. Des facteurs comme, le manque de culture entrepreneuriale, un système éducatif peu adapté aux besoins de développement et moins incitatif à l’auto-emploi, l’absence de financement, l’inexpérience, la peur de l’échec, la méconnaissance de l’écosystème entrepreneurial… ajoutés à la pression familiale, amicale et environnementale qui dissuaderait plus des trois quarts d’entre eux.
A ces facteurs externes, on peut ajouter des aspects propres à la personne du jeune candidat à l’entrepreneuriat. Ces aspects qui sont pour la plupart directement liés à la personnalité du futur entrepreneur devraient être atténués à travers des formations adéquates et adaptées aux besoins de développement.
Ainsi, à ce jour le défi serait de concentrer des efforts sur le jeune entrepreneur, en cherchant à lui donner des outils pour développer des aptitudes et des compétences capables de lui permettre de résister aux différents chocs et difficultés qui surviendraient durant sa carrière d’entrepreneur. Et ceci en favorisant la promotion des valeurs telles que l’audace, la créativité, la responsabilité, la solidarité, la persévérance, la confiance en soi et l’initiative, nous contribuerons incontestablement à l’enrichissement de l’individu et de la collectivité. D’où la nécessité à travers l’éducation au développement durable de l’insertion dans les programmes scolaires des curricula spécifiques sur l’entrepreneuriat.
Par: Ombiono Paul et Agnès Béatrice Bikoko
19/11/24 à 15h53 GMT