À la suite de la première observation de papillons monarques au Québec cette année, la Fondation David Suzuki félicite les efforts de milliers de citoyens et d’une cinquantaine de municipalités qui ont contribué à créer un véritable effet papillon pour la protection et la restauration des habitats du monarque sur l’ensemble du territoire.
Rappelons que le monarque, espèce menacée dont 90 % de la population s’est éteinte au cours des dernières décennies, aurait connu une victoire importante l’hiver dernier : sa population aurait plus que doublé dans les sites d’hivernage au Mexique. Cependant, sa survie à long terme serait loin d’être assurée, et ce, en partie à cause des changements climatiques.
Ceci explique pourquoi, au printemps dernier, la Fondation David Suzuki a lancé la 4e édition de sa campagne, l’Effet papillon, qui propose une gamme d’actions concrètes permettant à la population et aux municipalités de contribuer de façon significative à la protection du papillon monarque au Québec. Ces actions incluent la plantation d’asclépiade — la seule plante dont se nourrissent les chenilles du monarque — des gestes de plaidoyer politique et la participation à un programme d’ambassadeur : la Patrouille papillon.
À ce jour, la Fondation compte près de 300 patrouilleurs, de Rimouski à Gatineau, qui ont travaillé d’arrache-pied pour la protection des monarques dans leurs communautés. Ayant sensibilisé des milliers de citoyens et ayant aidé à planter plus de 30 000 sachets de semences et 8000 plantules d’asclépiade partout au Québec, les patrouilleurs ont ainsi pu contribuer, avec le soutien des municipalités, à créer un habitat propice au monarque lorsqu’il sera de retour en grand nombre cet été.
Parmi ces individus engagés figurent Roger Giraldeau de Boucherville, qui a démarré un projet citoyen d’envergure en faisant pousser 6 500 plants d’asclépiades chez lui afin de les redistribuer partout à travers le Québec, et Geneviève Leroux de Gatineau, une jeune de 13 ans qui, en plus d’avoir incité son école à prendre part à des mesures concrètes pour la protection des pollinisateurs, a approché les maires de Gatineau et d’Ottawa pour les convaincre de s’allier à la cause.
Au total, ce sont 52 municipalités québécoises, dont deux MRC, qui se sont engagées à restaurer les habitats des monarques sur leurs territoires par le biais du programme « Ville amie des monarques ». Plusieurs entreprises canadiennes et québécoises ont déjà mis la main à la pâte, dont Cascades, qui soutient la campagne l’Effet papillon de la Fondation depuis 2016.
Si les experts jugent que les efforts des dernières années pour protéger le monarque semblent avoir porté leurs fruits, le sort du monarque à long terme dépendra d’une collaboration conjointe de municipalités, citoyens et entreprises du Canada, des États-Unis et du Mexique.