Les agriculteurs de la province de Tuléar, située au sud-ouest de Madagascar, ont été frappés par des inondations, puis par des invasions de criquets pèlerins, qui menacent la sécurité alimentaire de l'une des régions les plus pauvres du pays.
Tsitindry, un agriculteur de 52 ans originaire de Fénérive, à environ 100 km au sud de la ville de Tuléar, tire d'habitude un revenu correct de ses sept hectares de terres. " Pendant les années où les précipitations étaient bonnes, je pouvais produire 100 sacs de riz et 70 sacs de haricots. Nous en mangions environ 30 pour cent et nous vendions le reste sur le marché. Grâce aux profits réalisés, nous achetions ce dont nous avions besoin ; grâce à nos économies, nous avons pu acheter quatre zébus [bétail à bosse] ", a-t-il dit à IRIN.
En février 2013, la région a été frappée par le cyclone Haruna et les champs de riz et de maïs de Tsitindry ont été inondés et entièrement détruits. Il a vendu deux de ses zébus pour gagner un peu d'argent et a attendu que l'eau se retire pour planter des légumes, mais aujourd'hui, des essaims de criquets pèlerins ont envahi ces champs.
" Chaque matin, nous nous rendons dans les champs et nous tapons dans nos mains pour effrayer les insectes ", dit-il. " J'ai acheté des pesticides, mais il y a beaucoup trop d'insectes. Nos insecticides traditionnels %u2013 composés d'excréments de zébu, de chili en poudre et de graines de margousier %u2013 n'ont aucun effet non plus, car je n'ai pas suffisamment d'argent pour acheter du chili et les margousiers ne produisent pas de graines en ce moment. Pendant la journée, nous restons dans les champs pour nous assurer que les criquets ne reviennent pas pour dévorer les plantes restantes ".
La semaine dernière, les Dahalo, des voleurs de bétail qui terrorisent le sud du pays, ont volé les deux dernières vaches de Tsitindry. Il s'est résolu à brûler des arbres pour obtenir du charbon de bois qu'il vend afin de gagner un peu d'argent...
Source : IRIN
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04/09/24 à 08h48 GMT