Le français et le français populaire africain : partenariat, cohabitation
Colloque « Développement durable : leçons et perspectives » 1 au 4 juin 2004 à Ouagadougou.
Premier thème : Diversité culturelle et linguistique
Le français et le français populaire africain : partenariat, cohabitation ou défiance ? FPA, appartenance sociale, diversité linguistique
Par Angèle BASSOLE - OUEDRAOGO
Institut d’études des femmes
Université d’Ottawa (Canada)
ABASSOLE@uottawa.ca
En Afrique urbaine francophone, à côté du français dit standard, se développe un autre type de français qui, au départ perceptible au sein des classes sociales marginales, s’étend à présent aux élites. Cette langue dite FPA (Français populaire africain) est pratiquée dans les capitales africaines comme Abidjan, Dakar, Cotonou, Lomé ou Ouagadougou. La particularité de cette langue qui a ses propres règles grammaticales et son lexique riche et varié est de révéler l’esprit et le sens de créativité de ses locuteurs. Cette langue FPA participe de ce fait au développement d’une diversité linguistique et culturelle propre à sa communauté de locuteurs qui s’étend d’un bout à l’autre de l’Afrique subsaharienne francophone. Le français populaire africain est en train de s’imposer de plus en plus comme une deuxième langue que ne dédaignent pas utiliser les élites car à sa marginalisation des débuts, se substitue à présent un phénomène d’adoption qui lui ôte son caractère de langue de ghetto et lui confère un certain statut social que n’ont pas les langues africaines. De plus en plus, ce sont ceux qui ne parlent pas cette langue qui se sentent exclus, à la marge. Le fait de pouvoir communiquer en FPA tend à devenir un symbole d’appartenance social très fort.
[francophonie-durable]
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