Soucieuse de suivre de très près les évolutions du marché et de pallier au mieux lŽasymétrie de lŽinformation dans le secteur des produits de base, lŽéquipe dŽInfocomm de la CNUCED publie une nouvelle étude sur le coton. A lŽinstar des précédentes, cette monographie sŽarticule autour dŽune dizaine dŽentrées thématiques distinctes : description, culture, qualité, utilisations, marché, filière, sociétés, technologie, prix et politiques économiques. Selon les prévisions du Comité consultatif international sur le coton (CCIC), la production mondiale de coton devrait atteindre 25,4 millions de tonnes au cours de la période 2004-2005, soit une croissance annuelle record de 23%. La production devrait dépasser de 2,6 millions de tonnes le niveau de consommation mondiale. Principaux producteurs : la Chine, les Etats-Unis, lŽInde et le Pakistan, ensemble ils représentent environ les deux tiers de la production mondiale.

Destinée à clarifier les enjeux de la filière cotonnière à la lumière des transformations économiques, commerciales et sociales, la monographie de la CNUCED vient à point nommé. Elle permet notamment de mieux comprendre et de mettre en perspective le jugement en appel récemment rendu par lŽorgane de règlement des différends de lŽOMC dans le contentieux qui opposait les Etats-Unis au Brésil, et qui portait sur les subventions que le gouvernement américain octroie à ses producteurs de coton. Cependant, bien que constituant une avancée majeure en la matière, cette décision nŽest pas en soi une condition suffisante pour concourir au bien-être des pays en développement producteurs de coton.

En 2005, sur la centaine de pays producteurs de coton, 80 sont des pays en développement (PED) et 28 dŽentre eux sont répertoriés par lŽONU comme pays les moins avancés (PMA). Le coton est dŽautant plus essentiel pour nombre de ces pays que les revenus de quelque 10 millions de personnes vivant en Afrique de lŽOuest et du Centre dépendent directement de sa récolte. Au Bénin, les exportations de ce produit de base représentent environ le tiers des exportations totales du pays et environ 45% de la population rurale est directement ou indirectement tributaire des revenus du coton. Cette situation est caractéristique de lŽensemble des filières Ouest-africaines : avec près de 40% de la population rurale (environ 2,5 millions de personnes employées dans la filière cotonnière malienne); les exportations de coton représentent plus du tiers des exportations du pays.