Les réponses à la pandémie de VIH/SIDA demeurent insuffisantes
En dépit du fait que les pays mettent en place des stratégies globales de prévention de l’infection VIH/sida pour mieux faire connaître et évoluer les comportements à risques, les réponses nationale et internationale demeurent insuffisantes face à la gravité de l’épidémie. Tel est l’un des constats dressés par la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies et consigné dans un graphique publié aujourd’hui.
Ce document, sous forme de panneau, intitulé Population and VIH/sida 2005, servira de toile de fonds à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale qui se tiendra le 2 juin prochain. Celle-ci examinera les actions qui ont été lancées aux niveaux national et international depuis l’adoption par l’Assemblée générale de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida, il y a quatre ans. Le graphique présente les dernières données disponibles, dans tous les pays et dans toutes les régions du monde en matière de VIH/sida, l’accent étant été mis sur les politiques nationales et les programmes de prévention, les traitements et le soutien aux personnes touchées.
S’agissant de la lutte contre les comportements à risque, les approches gouvernementales s’appuient sur les programmes de suivi et d’évaluation d'activités d'information, d'éducation et de communication (IEC) relayés par les médias. Malgré la mise en oeuvre de ces programmes, les comportements à risque persistent.
En outre, si les programmes de promotion de l’usage du préservatif sont largement diffusés, les problèmes de distribution et la faible qualité des produits affectent tout particulièrement les pays africains, où seulement 1% des couples ont des relations sexuelles protégées.
Pour ce qui est de la sécurité des transfusions, les progrès considérables réalisés dans le cadre des politiques nationales sont relevés. Toutefois, la fiabilité des tests sanguins varie en fonction des pays.
Concernant les traitements antirétroviraux, leur accès reste très faible. En effet, en dépit d’efforts internationaux pour réduire le coût de ces médicaments, seules 700 000 personnes sur les 6 millions devant être traitées dans les pays en développement et en transition reçoivent un traitement antirétroviral. Le graphique indique encore que la moitié des pays ont adopté des mesures légales contre la discrimination, au prétexte que la stigmatisation décourage les changements de comportement et fait obstacle à l’application des soins.
Depuis le premier cas de sida diagnostiqué en 1981, la pandémie s’est rapidement propagée, touchant toutes les régions du monde. Plus de 20 millions de personnes sont mortes du sida et on compte actuellement près de 40 millions de contaminés. L’information présentée démontre que les pays les plus durement touchés sont également les plus pauvres et ceux dont les politiques nationales de santé sont les plus faibles. Le taux de prévalence du sida est ainsi neuf fois plus élevé dans les pays en développement que dans les autres régions du monde. Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, l’a indiqué dans son rapport « Dans une liberté plus grande » : « Faute de traitement curatif, seule une mobilisation massive de tous les secteurs de la société – sans précédent dans l’histoire de la santé publique – peut commencer à inverser la tendance actuelle. »
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