La biodiversité fournit une kyrielle de services et de biens qui sont essentiels à la vie et au bien-être humains, que ce soit la pollinisation, la fertilité des sols, l’épuration des eaux, la prévention de l’érosion ou encore la protection contre les catastrophes naturelles. Une biodiversité qui est sévèrement mise à mal par un grand nombre d'activités humaines. Une des menaces largement reconnue à la diversité biologique est sa sous-valorisation. La biodiversité fait partie des externalités économiques, ce qui n’est pas comptabilisé dans la manière dont se font actuellement les échanges économiques. C’est ce qui permet de traiter les biens et services fournis par la nature et la biodiversité comme gratuits et infinis.

Des travaux sont toutefois menés afin de surmonter cette « absence » de valeur de la biodiversité et de ses services et fonctions. Par exemple, une part des négociations de la Convention sur la diversité biologique porte sur l’économie, le commerce et les mesures d’incitation. Par ailleurs, l’ONU soutient des études visant à évaluer le prix des biens et services naturels. Ces travaux montrent que dans bien des cas les systèmes naturels valent plus intacts qu’exploités. Ainsi, selon une étude menée en 1997, la valeur totale des services rendus par les écosystèmes était de 33 000 milliards de dollars, le double du produit mondial brut de l’époque. Alors que selon la manière dont on compte communément la richesse, un pays pourrait exploiter l’intégralité de ses forêts ou de ses poissons et ainsi s’assurer une croissance économique importante, bien qu’à très court terme.

Ces travaux soulèvent bien des suspicions, car il est complexe d’accorder une valeur à la nature. Les sceptiques soutiennent que ces calculs ne sont que des conjectures. Les tenants de ces nouvelles méthodes de valorisation des ressources naturelles maintiennent que l’économie écologique est essentielle si on veut stopper la destruction généralisée des richesses naturelles qui sévit actuellement.