Himalaya : disparition des arbres … et du quart des espèces?
Selon une récente étude menée par des chercheurs indiens, la déforestation des montagnes Himalaya pourrait causer l’extinction de plusieurs espèces d’animaux et de plantes. Ces montagnes longent la frontière sino-indienne et s’étendent vers le Népal et le Bhoutan. Une zone reconnue comme un des « hotspots » planétaires, ces endroits où se trouve une biodiversité exceptionnelle.
En se basant sur des images satellitaires, les chercheurs prédisent qu’au rythme actuel de déforestation, les trois-quarts des forêts qui couvrent actuellement densément la région auront disparues en 2100. Sur le territoire indien plus précisément, il ne resterait que 10% de ces forêts à la fin du siècle.
Les auteurs de l’étude estiment qu’au moins 35 espèces animales et 366 espèces végétales risquent de disparaître et que ce serait ainsi près du quart des espèces spécifiques à cette région qui pourraient être éradiquées. Les grands mammifères, dont les tigres, éléphants et rhinocéros, seraient parmi les premières victimes potentielles, ainsi que les espèces déjà vulnérables.
En considérant les tendances des croissances économique et démographique, les scientifiques précisent qu’ils sous-estiment probablement l’ampleur éventuelle de la déforestation. Outre ces facteurs économique et démographique affectant la déforestation, les chercheurs soulignent que les changements climatiques pourraient aggraver encore la situation de certaines espèces.
Or, selon les données officielles, la situation est inverse : un accroissement de la superficie forestière est prévu. Toutefois, les données étatiques ne considéreraient pas adéquatement l’impact des activités anthropiques. Et l’État n’aurait pas les capacités d’analyser justement les données satellitaires. L’Organisation mondiale de protection de la nature (WWF) supporte plutôt la version des faits présentée dans la nouvelle étude scientifique. D’ailleurs, cet organisme œuvre avec les communautés locales et les gouvernements, afin d’établir des corridors forestiers permettant la migration des espèces entre aires protégées isolées.
Enfin, l’équipe de chercheurs indique que des efforts de conservation urgents et à large échelle sont nécessaires, y compris de la reforestation et une protection étatique vigoureuse des habitats forestiers restants, afin de prévenir cette vague d’extinction.
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