Les experts relèvent le « peu d’intérêt » des pays à la convention sur la lutte contre la désertification
Les experts relèvent le « peu d’intérêt »» des pays à la convention sur la lutte contre la désertification
Mediaterre-Madrid (Espagne) : La synthèse de l’analyse faite par le groupe des experts de la Convention sur la lutte contre la désertification (CLD) relèvent que « bon nombre de pays s’intéressent peu » à la dite convention, les rapports produits par plusieurs pays montrant, entre autres, une absence de politique réelle sur l’utilisation des terres, a appris l’envoyé spécial de Médiaterre en marge de la 8ème COP.
Même s’ils reconnaissent une « parfaite » connaissance par beaucoup de pays des enjeux ainsi que des causes et des effets de la désertification, les experts relèvent une « absence de politique (…) à l’utilisation des terres, d’orientations contradictoires ». De même l’implication des ministères « trop nombreux », constitue une « entrave » au processus et limite de fait les progrès.
Lundi dernier, dés l’entame des travaux de la COP8, des délégués de la société civile ont pris d’assaut la devanture de la salle des travaux pour scander des slogans, demandant une « révision » de la CLD, jugée par eux « d’inactive » plus de dix ans, après son adoption.
Les activistes présents à Madrid ont également exigé une « forte implication des Ong dans le processus de la CLD ».
Le Sénégalis Thierno Seck de Enda Tiers monde s’est même désolé de constater « qu’il n’ y a pas eu de proximité dans ces années entre les Etats et les Ong ».
« Il faut un rapprochement des Ong et des Etats, (pour ) donner un visage à la convention » insiste-t-il.
Dans leur rapports les experts ont souligné que les institutions « ne facilitent généralement pas l’accès aux informations sur les ressources naturelles », nuançant qu’il y a de « rares exceptions ».
Même s’ils admettent que la dégradation des terres est une menace pour l’environnement et constitue également un frein au développement économique et social « les rapports nationaux ne rendent pas compte du lien existant entre les connaissances biophysiques, socioéconomiques et culturelles et les activités menées pour lutter contre la désertification ».
Dans leur rapport de synthèse, les experts ont insisté sur le lien entre les connaissances traditionnelles et la compréhension scientifique des phénomènes qui est « manifestement insuffisant » alors qu’il « permettrait de comprendre les pratiques et de favoriser le transfert de technologie ».
Pour les experts de la CLD « le public participe de façon sporadique et non systématique, et peu de pays signalent la mise en place de procédures régulières de participation (à la convention) ».
Face à cette situation, ils ont tiré sur la sonnette d’alarme, en recommandant une « forte » implication des progrès scientifiques qui « devraient pouvoir être connus des populations touchées par la désertification et pas seulement des scientifiques échangeant des résultats déjà l’occasion de réunions ».
Ils ont également plaidé en faveur de la transposition du savoir traditionnel afin d’aboutir à une compréhension scientifique du phénomène de la dégradation des sols.
Débutée le 3 Septembre dernier, la COP8, qui a enregistré la participation de quelque 2OOO délégués des Etats parties des institutions internationales ainsi que des organisations de la société civile.
Les débats sont focalisés notamment sur le processus d’adoption d’un plan stratégique décennal pour la période 2OO8-2O18.
Djibril SAIDOU /Mediaterre /Alternative
[CCD-CDP8]
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